Les banques européennes devront lever 114,7 milliards d'euros de capitaux supplémentaires d'ici au 30 juin prochain, selon les estimations définitives des besoins de recapitalisation publiées l'Autorité bancaire européenne jeudi.
Ce montant comprend les besoins de fonds propres de plus de 30 banques réparties dans 12 pays.
Au total, 71 banques ont été passées au crible par l'ABE.
Chaque banque devra informer d'ici au 20 janvier le régulateur du pays dont elle relève de la façon dont elle compte s'y prendre pour satisfaire ses besoins de capitaux.
L'ABE a repéré les plus forts besoins en capitaux en Espagne et en Italie, où les banques doivent lever au total 26,2 milliards d'euros et 15,4 milliards d'euros respectivement. En Grèce, les besoins de recapitalisation atteignent 30 milliards d'euros. La plus grande surprise vient de l'Allemagne, où les banques devront lever un total de 13,1 milliards d'euros contre une estimation préliminaire de 5 milliards d'euros environ en octobre. Cet écart résulte d'une attitude plus restrictive de l'ABE envers un certain type de capitaux historiquement prisés par les banques allemandes.
Quant aux besoins des principales banques françaises - Société Générale, BNP Paribas et le groupe BPCE – ils sont estimés à 7,32 milliards d'euros. D'après l'ABE, Société Générale (GLE.FR) doit lever 2,1 milliards d'euros, BNP Paribas (BNP.FR) a besoin de 1,5 milliards d'euros et le groupe BPCE de 3,7 milliards d'euros, tandis que le Groupe Crédit Agricole est suffisamment capitalisé.
Les trois principales banques françaises cotées en Bourse ont toutes lancé des plans de restructuration pour se conformer aux nouvelles exigences de fonds propres et réduire leurs besoins financiers. BNP Paribas (BNP.FR) a annoncé en septembre qu'elle réduirait ses actifs risqués de 70 milliards d'euros, tandis que Société Générale (GLE.FR) a accéléré ses cessions d'actifs et a lancé un plan de réduction des coûts visant à libérer 4 milliards d'euros de fonds propres d'ici à 2013.
Crédit Agricole (ACA.FR) qui n’a pas besoin d’être recapitalisé, a indiqué pour sa part avoir diminué ses besoins de liquidités, réduisant sa dette à court terme de près de 15% à 145 milliards d'euros au 14 septembre, contre 170 milliards au 30 juin. La banque envisage d'abaisser sa dette sur les 18 mois à décembre 2012 de 50 milliards d'euros par le biais de changements "structurels".
