Le ministre belge des Finances, Didier Reynders, a mis en garde contre un défaut de paiement de la Grèce, qui pourrait se propager à d'autres pays européens très endettés, dont la France. Rappelant la faillite de la banque américaine Lehman Brothers à l'automne 2008, il invite à ne pas "rééditer une faillite de ce type, d'autant qu'elle pourrait avoir des conséquences dramatiques pour l'ensemble de la zone euro". Certes, "c'est d'abord à la Grèce de faire des efforts", mais "si c'est pour l'asphyxier, cela n'a aucun sens! Le but n'est pas que le pays meurt guéri", relève le ministre, selon qui il faut lui "laisser le nombre d'années suffisant pour réellement mener son plan de réforme: 4, 5, voire 7 ans".
M. Reynders se dit favorable à ce que les banques participent, mais de manière volontaire, au plan d'aide. En revanche, il refuse de faire payer à prix fort à la Grèce l'octroi de nouveaux prêts bilatéraux. Il avoue d’ailleurs ne pas "très bien" comprendre les réticences de certains pays à aider la Grèce, car "lorsqu'il s'agissait de soutenir nos banques, on n'a pas hésité. On a parlé de garanties en 'trillion' d'euros, un mot qui n'était même pas connu à l'époque!".
Il faut sauver le soldat grec, car si "si la Grèce était le premier pays à faire défaut, les regards se tourneraient ensuite vers d'autres pays comme l'Irlande, le Portugal, l'Espagne, l'Italie, peut-être la Belgique mais aussi la France, quand on voit son niveau de déficit et d'endettement", ajoute-t-il.
D’ailleurs s’il fallait une preuve que le risque de contagion est réel, l'agence Moody's a ouvert la brèche en indiquant qu'elle envisageait d'abaisser la note de dette de l'Italie, actuellement fixée à "Aa2", en raison des risques pesant sur la croissance, les marchés financiers et la capacité du gouvernement à réduire le déficit. La bourse de Milan plonge de 2.56%. Le spread avec l’Allemagne s’écarte de 11 points de base, à 158 points tandis que le taux à 2 ans s’inscrit au dessus des 3%, à 3.036%