Si les opposants à la globalisation et à la mondialisation savaient lire les données économiques, le rapport que vient de publier l'Organisation Mondiale du Commerce aurait du être fêter dans une liesse générale. Il marque une tendance sans précédent: la croissance des échanges mondiaux s'effondre à un rythme inconnu.
UNE CROISSANCE ANEMIQUE
Rapport de l’Organisation Mondiale du Commerce sur les échanges mondiaux
Un rapport tellement spectaculaire qu’on se demande si nous ne sommes en train d’assister en direct à la fin d’un cycle de globalisation. La chute de la croissance des échanges, importations et exportations, cette année est largement supérieure aux anticipations et amplifie une tendance déjà forte. Jugez vous-même : 3% seulement de croissance depuis 2010 alors qu’on tournait à plus de 6% de 1983 à 2008. Et pour 2015 nous sommes sur un chiffre de 1% de croissance seulement. La prévision précédente était de 3.3% pour l’année. Une sacrée révision à la baisse.
LA CHINE RESPONSABLE ?
Tout ça est du au ralentissement de la Chine ?
En partie. Directement ou indirectement. En Aout les importations Chinoises se sont effondrées de près de 14% alors qu’elles avaient déjà chuté de plus de 8% en Juillet. Et tous les pays émergents sont entraînés dans la tourmente et pèsent sur les échanges mondiaux. Mais même les Etats Unis se referment aussi. Depuis le début d’année leurs exportations ont chuté de près de 6%. Et si on ajoute à ça une Europe dont la reprise est anémique, on est face à un monde où chaque zone économique se replie sur elle-même.
LA FERMETURE DES FRONTIERES
Et les baisses des monnaies n’ont pas relancé les exportations. Les monnaies émergentes, à l’exception de la monnaie chinoise, ont chuté de 60% et sont revenues à leur niveau de 2002. Ce n’est pas un hasard, 2002 marque le début du super cycle de hausse des matières premières. La croissance du commerce international devrait se stabiliser mais on n’a aucune chance à court et moyen terme de retrouver les tendances des années dorées de la Chine et des matières premières. Les opposants à la globalisation, s’ils savaient lire les données économiques, pourraient considérer ce rapport de l’OMC comme une grande victoire car le monde s’est significativement refermé.