Jeudi 19 mai

Les minutes de la Fed ont réservé une surprise aux investisseurs hier soir. Alors que plus personne ne pariait sur une hausse des taux directeurs avant l’été, voilà que la Fed change son fusil d’épaule. Avec un marché de l’emploi proche du plein-emploi et une inflation qui renoue avec son niveau d'il y a 3 ans, l’économie américaine semble suffisamment solide pour absorber une hausse des taux dès le mois de juin. Mais face au risque d'un Brexit qui se profile, il est très peu probable que la Fed prenne le risque de mettre de l’huile sur le feu en durcissant sa politique monétaire dans un contexte de marché déjà marqué par la nervosité.

Avec un marché de l’emploi proche du plein-emploi et une inflation sur ses plus hauts niveaux depuis 3 ans, l’économie américaine semble suffisamment solide pour absorber une hausse des taux.Pour rappel, après huit ans de taux au plancher la banque centrale américaine a commencé en décembre dernier à resserrer sa politique monétaire en relevant ses taux d’un quart de point.

Mais la croissance américaine du premier trimestre, ressortie à seulement 0,5% en glissement annuel, et les récents indicateurs sur l’industrie manufacturière ont semé le doute. S’y ajoute l’appréciation continue du dollar sur l’année 2015 qui a pénalisé les exportations. Mais le plus gros risque qui plane sur l’économie américaines c’est ralentissement économique des pays émergents qui pâtissent de la hausse du billet vert et de l’effondrement des matières premières pétrole en tête.

Face à l’ensemble de ces incertitudes, seulement 15% des investisseurs parient sur une hausse des taux en juin avant la publication du rapport de la Fed. Sauf que Janet Yellen a pris le marché de court en dévoilant un visage bien plus faucon que ne le pensaient les marchés. Dans son compte rendu de politique monétaire on peut ainsi lire que « La plupart des participants jugent que si les données économiques à venir correspondent à un rebond de la croissance au deuxième trimestre et à un progrès de l’inflation vers l’objectif de 2 %, il sera probablement approprié d’augmenter les taux (…) en juin ».

Malgré ces risques, les membres de la Fed ont souligné la nécessité de poursuivre la remontée des taux afin d’éviter la formation de bulles spéculatives et aussi de retrouver des marges de manœuvre pour rebaisser les taux si l’économie a besoin d’un coup de pouce.

Pour autant, il reste très peu probable que la Fed décide de resserrer sa politique monétaire lors de sa prochaine réunion qui aura lieu 14 et 15 juin, juste avant le référendum britannique sur la sortie de l’Union européenne.Selon les observateurs, la Fed ne devrait pas prendre le risque de mettre de l’huile sur le feu dans un contexte de nervosité face au spectre d’un Brexit.

« Nous estimons qu’il y a moins de 50 % de chances que l’institution tire en juin, juge Steve Murphy, chez Capital Economics, dans une note sur le sujet. Il nous semble plus probable qu’elle remontera ses taux en septembre puis en décembre, jusqu’à la fourchette de 0,75 % à 1 % ».

Quoi qu’il en soit, les minutes de la Fed ont eu pour effet de faire remonter fortement le billet vert face aux autres devises. L’euro qui se négociait autour des 1,13$ retrouve le seuil des 1,12$.

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