Dans la guerre des changes, tous les coups sont permis, même les plus tordus. En annonçant publiquement son aide à la Grèce, la Chine n'a qu'un objectif: pousser l'euro à la hausse.
La Chine s'engage à investir en Grèce et à acheter à l'avenir des emprunts d'Etat Grecs
Surtout ne nous réjouissons pas à l'annonce de cette nouvelle en apparence positive. Désolé de vous le dire mais la Chine ne s'intéresse absolument pas à la Grèce, ni à l'Irlande et encore moins au Portugal. Mais la Chine a besoin de faire monter l'euro. Dans cette guerre des changes, tous les coups sont permis même les plus tordus. La Chine a compris que le frein éventuel à une hausse spectaculaire de l'euro c'est la dette des pays périphériques. Sans ces problèmes, l'euro serait déjà à 1.45 et en route vers les 1.60. Du coup c'est simple, en promettant d'investir quelques centaines de millions d'euros en Grèce, et peut être si cela ne suffit pas, en Irlande ou au Portugal, la Chine fait sauter le verrou.
La Chine avait fait cela avec le Japon il y a quelques semaines
Et cela avait déclenché la fureur des Japonais. La Chine avait annoncé publiquement, en fanfare, qu'elle achetait des emprunts d'Etat Japonais dont elle était soudain devenue fan malgré des taux proches de zéro. Conséquence le yen s'était envolé et les exportateurs Japonais se retrouvent depuis encore plus asphyxiés par leurs concurrents Chinois.
Tout tourne autour du marché des changes
Pendant les mois qui viennent il faudra analyser toutes les nouvelles a travers le prisme de la guerre des changes. Quand la Fed annonce qu'elle se prépare, ce qu'elle n'a toujours pas fait, à réinjecter massivement des liquidités c'est aussi pour faire baisser le dollar et cela a bien marché. Quand la Chine se prend d'un soudain amour pour le Japon, l'Angleterre ou un pays en difficulté d'Europe, c'est pour mieux les enfoncer. Ils appliquent à la lettre l'adage bien connu; qui embrasse trop mal étreint.