Mario Draghi, le président de la BCE a pris tout les observateurs de court en abaissant de moitié son taux directeur, à 0,25%, un nouveau point bas historique. Ce taux plafonnait à 0,5 % depuis le mois de mai. La majorité des analystes ne s'attendaient pas à ce que la BCE abaisse son taux directeur pour lutter contre le spectre de la déflation. En tout cas pas avant décembre.
La principale raison qui a motivé cette décision surprise est la crainte de voir la zone euro basculer dans la déflation. En effet, en octobre, l'inflation dans les dix-sept pays membres est tombée dangereusement bas, à 0,7 %, contre 1,1 % un mois plus tôt. L’inflation n’avait pas été aussi faible depuis novembre 2009, de quoi redouter que la zone euro ne plonge dans une spirale déflationniste.
Or, la principale mission de la BCE est justement de maintenir le taux d'inflation autour de 2 %. Or, avec une inflation de 0,7% , on est très loin de l’objectif de la BCE.
Car si « les anticipations d'inflation moyen et long termes sont bien ancrées, et que les risques pour la stabilité des prix restent équilibrés sur le moyen terme », la BCE ne veut pas prendre le risque de voir la spirale déflationniste s’enclencher.
Alors que « nous pourrions connaître une période prolongée d'inflation basse », « la politique monétaire restera accommodante aussi longtemps que nécessaire » a déclaré le président de la BCE.
De plus outre le scénario noir d’une déflation, la reprise économique reste très fragile,. La Commission de Bruxelles a ainsi revu à la baisse ses prévisions pour 2014, misant désormais sur une croissance de 1,1 % seulement dans la zone euro, contre 1,4 % précédemment.
Des perspectives de croissance anémique combinée à une baisse des prix pourraient être lourdes de conséquences pour la stabilité de l’union monétaire. D’où la décision surprise de baisser de 0,25 point le loyer de l’argent. Face à cette décision surprise, 'euro dévisse face au dollar. Il chute de 1,07% à 1,3365 après être tombé en séance sous le seuil des 1,33$, à 1,3294. La monnaie unique chute par ailleurs de 0,5% face au yen, à 132,60 yens, après avoir cassé à la nouvelle la barre symbolique des 132 yens. L’euro recule par ailleurs de 0,73% face au sterling à 0,8340.
Le billet vert quant à lui progressait de 0,57% face au yen, à 99,20 yens porté par une croissance économique américaine qui ressort largement au delà des attentes, avec une progression en rythme annualisé de 2,8% pour le troisième trimestre