Sans surprise et de manière unanime, la décision a été prise. La BCE relève pour la première fois depuis juillet 2008 son taux directeur d’un quart de point, pour le porter à 1.25%
Un relèvement des taux jugé inéluctable, en raison des pressions inflationnistes qui n’ont cessé d’augmenter. Depuis décembre, l’inflation dépasse le seuil clef des 2%, et s’est inscrit à 2.6% en mars.
De plus, avec les tensions géopolitiques, qui maintiennent les prix du pétrole a un niveau élevé, les effets de second tour, tant redouté par Trichet, commencent à contaminer l’ensemble de la chaine de production et justifie ce tour de vis. Toutefois, « ce relèvement des taux n’est pas le premier d’une série » a rappelé Trichet.
Car la politique monétaire qui est menée vaut pour l’ensemble de la zone malgré les disparités macroéconomiques au sein des membres. Certes, les mesures non conventionnelles de soutien au système bancaire, via des injections massives de liquidités et des rachats de dette publique sur le marché secondaire continueront d’irriguer l’économie.
En dépit du risque d'aggraver la situation des pays périphériques qui ont eu recours à une aide, comme la Grèce ou l'Irlande, ou qui en ont demandé une comme le Portugal, la BCE, indépendante des Etats a délibérément privilégié la lutte contre l'inflation.
Une décision largement anticipée par les marchés qui ont peu réagi après l'annonce de la décision de la BCE. L'euro, qui avait atteint mercredi un plus haut de 14 mois contre la devise américaine au-dessus de 1,43 dollar s’est replié dans la matinée avant de revenir au contact des 1,4280 après le discours de Trichet.