Avec une consommation qui a du mal à redémarrer dans tous les pays développés, un combat féroce a lieu sur le terrain des exportations alors que l'OMC vient d'annoncer une possible progression historique des échanges mondiaux en 2010.
Forte révision à la hausse des échanges internationaux en 2010
Après l'année historiquement noire de 2009 qui avait vu les échanges internationaux chuter de 12.2%, du jamais vu depuis la seconde guerre mondiale, le commerce international repart. Il devrait progresser de 13.5% en 2010, une progression comme on ne l'a jamais connu. Ce sont, comme on pouvait s'en douter, les pays émergents qui mènent la danse avec une progression de 16.5%, les pays développés suivant tout de même avec 11.5%. C'est une excellente nouvelle. Mais c'est une nouvelle qui va transformer le terrain des exportations en véritable champ de bataille. Chaque pays va tenter de profiter de ce boom du commerce en exportant plus tout en tenant d'importer moins.
Une bataille où l'arme principale va être l'arme des monnaies
On comprend mieux en voyant ces chiffres pourquoi tous les pays tentent par tous les moyens de faire baisser leur monnaie ou en tous cas d'éviter de la laisser progresser. Et les tensions vont être de plus en plus vives. On connait la stratégie de la Chine, le Japon tente de freiner la hausse du yen en intervenant, la Suisse elle a jeté l'éponge avec un franc suisse qui bat record sur record.
Il reste à connaitre la stratégie des États-Unis et de l'Europe pour profiter de ce boom
Pour les États-Unis, c'est simple. Obama s'est engagé à doubler les exportations américaines en 5 ans et pour l'instant c'est un bide complet. Il n'a donc plus qu'une solution lui aussi: dévaluer le dollar pour tenter le dumping. Mais pour que des monnaies baissent, il faut que d'autres montent. Et j'ai bien peur que l'Europe soit le dindon de la farce exportatrice. Et que, conjointement, avec un accord tacite, et la Chine, et les États-Unis, et le Japon, provoquent une envolée de l'euro qui serait dévastatrice pour les exportations européennes. Le vrai souci ce n'est pas la chute de l'euro comme on le craignait en début d'année, c'est au contraire une éventuelle explosion à la hausse.