L’Afrique du Sud n’est pas épargnée par le marasme des émergents. Entre la chute du pétrole, la volatilité des devises, les craintes de ralentissement mondial, et une inflation galopante, les marchés émergents sont considérés comme l’épicentre de la crise. Conséquence d’une inflation forte, la Banque centrale sud-africaine vient de relever on taux de base d'un demi-point afin de contrer les risques d'inflation et la forte chute du rand, qui s'est effondré de 30% par rapport au dollar en un an.
"Compte tenu de la détérioration des perspectives d'inflation, le comité de la politique monétaire (de la banque centrale sud-africaine) a décidé d'augmenter le taux de base d'un demi-point à 6,75%, une augmentation effective à compter du 29 janvier 2016", a annoncé le gouverneur de la banque centrale.
Avec un taux directeurs de 6,75% l’objectif est d’attirer les capitaux étrangers er de soutenir la monnaie, le rand qui s’est considérablement déprécié « tandis que l'impact sur les prix des denrées alimentaires de la sécheresse qui empire devient de plus en plus évident", a-t-il expliqué.
Depuis le début de l'année 2015, le rand a perdu 30% de sa valeur face au billet vert, notamment à cause de la baisse des matières premières, des coupures d'électricité récurrentes dans le pays et de la décision surprise du président Jacob Zuma de limoger son très respecté ministre des Finances Nhlanha Nene.
L’Afrique du Sud est également confrontée do à la pire sécheresse depuis un siècle, et sera contrainte d’importer six millions de tonnes de maïs, la moitié de sa récolte annuelle.
"Les perspectives sont compliquées par le fait que les prévisions de croissance ont été revues à la baisse", a-t-il ajouté.Désormais, "la croissance en 2015 est estimée à environ 1,3% et devrait être de l'ordre de 0,9% pour 2016", a expliqué le gouverneur.
Enfin, l’Afrique du Sud doit faire face à une inflation galopante qui devrait atteindre environ 6,8% en 2016, contre 6% selon les dernières prévisions. Le gouverneur « s'attend à ce que l'inflation atteigne un pic à 7,8% au quatrième trimestre 2016 et au premier trimestre 2017 ».
