Depuis que le mot récession a été laché pour les Etats Unis, c'est devenu le sujet quotidien sur les marchés financiers
Il y a encore quelques mois on ne pouvait pas prononcer le mot et on devait se contenter de l'évoquer comme the "R Word", le mot en R. Quand j'en parlais il y a quelques semaines, on me traitait de Cassande. Mais aujourd'hui le tabou est levé et c'est le grand défoulement. Aprés la banque d'affaires Goldman Sachs qui a prédit deux trimestres consécutifs de croissance négative, ce qui est la définition académique d'une récession, c'est le patron de la FED qui hier a brutalement changé de langage et de ton. Pour lui l'activité aux Etats Unis est inquiétante et elle nécessite un véritable traitement de choc. Donc plus de surprise, ni d'attente. Il baissera les taux d'un demi pour cent le 30 Janvier. Et probablement d'un autre demi pour cent dans les deux mois qui suivront. Aprés les réflexions lancées par l'adminsitration Bush sur un package de relance fiscale, on sent que la panique de la récession a gagné tous les étages.
Et cette panique soudaine m'étonne.
Elle m'étonne, Car l'imminence d'une récession américaine était inscrite dans les faits. Quand un pays a construit 5 ans de croissance forte et ininterrompues sur l'effet richesse de l'immobilier et que l'immobilier s'écroule comment pouvait on imaginer que cela se passe autrement. En décembre encore, on lisait partout que les Etats Unis allaient éviter la récession. Comment? Mystére. Par un miracle économique encore inconnu sur notre planéte.
Et du coup, cela confirme mes craintes sur la Chine et les pays émergents
Arrêtons de raconter des histoires. COmment peut on sérieusement penser, dire et écrire que la Chine va pouvoir continuer à croitre au même rythme alors qu'il vient de perdre pour un an au moins son principal client. Par quel miracle encore. Voilà. De même que la récession américaine était écrite, le ralentissement brutal de la Chine et des pays émergents est inscrite dans le marbre. Ne venez pas vous étonner dans 6 mois quand elle sera en première page de tous les journaux. Dans ce contexte finalement, l'Europe Continentale s'en sort plutot bien....
