Chaque prévision du FMI est un instant de bonheur. Aussi loin que je remonte en arrière, ils se sont toujours trompés. Leur plus belle performance a été d'annoncer à l'été 2008 que la crise de l'immobilier américain n'aurait pas d'impact durable sur le croissance américaine.
Nouveau rapport du Fonds Monétaire International sur les perspectives de l'économie mondiale
Ces rapports sont toujours un évènement. Tout d'abord parce qu'ils permettent de faire un point régulier sur l'évolution du monde et de son économie et en ce moment, compte tenu des évènements exceptionnels que nous vivons, prendre un peu de recul pour faire le point n'est pas un luxe. D'autre part c'est toujours assez amusant car le FMI a une longue tradition d'erreurs de prévision. Le FMI pourtant aux premières loges de l'économie mondiale se trompe régulièrement pour ne pas dire systématiquement. Rappelons nous juste qu'à l'été 2008, le FMI affirmait que la crise des subprimes ne provoquerait pas de ralentissement de l'économie américaine. C'était assez bien vu.
On a un FMI qui est plutôt optimiste..
Là encore c'est assez amusant. Le FMI fait une liste de tous les risques qui pèsent sur l'économie mondiale de la hausse des prix du pétrole, des prix alimentaires, des metaux à l'explosion des dettes gouvernementales en passant par la surchauffe dans les pays émergents. Chaque risque à lui seul peut transformer nos nuits en cauchemars mais la conclusion n'est pas celle qu'on croit. Le monde danse sur un baril de poudre mais le croissance mondiale restera forte avec 4.4% en 2011 et 4.5% en 2012. Le FMI juge que les perspectives de croissance sont favorables.
Je doute déjà par principe. Quand le FMI est optimiste, je deviens pessimiste. D'autre part, lister tous les dangers qui pèsent sur l'économie et ne pas en tirer les conséquences sur la croissance, c'est soit de l'aveuglement soit une nouvelle version de la méthode Coué. Heureusement en conclusion le FMI nous explique en tout petit, avec un astérisque, un peu comme les conditions particulières des ventes de produits financiers par les banques, que ces prévisions optimistes ne sont valables que si les gouvernements font des efforts budgétaires drastiques et que les Etats-Unis controlent leur déficit. Il n'y a donc aucune chance que ça arrive. C'est bien ce que je pensais.
