Mardi 22 mars

L’avenir financier et politique du Portugal est en jeu. C’est désormais officiel, le pays va tomber en récession en 2011. Lisbonne table désormais sur une contraction du PIB de 0,9% en 2011, contre une croissance de 0,2 % prévue jusqu'à maintenant. Le gouvernement prévoit également un taux de chômage qui continuerait d'augmenter à 11,2 % en 2011 avant de revenir à 10,8 % l'année suivante.

Un aveu de faiblesse qui intervient dans un contexte politique tendu. Le nouveau paquet de mesures d’austérité, le quatrième dévoilé en l’espace d’un an, doit être soumis au vote du parlement mercredi. Un plan d’austérité qui suscite une levée de bouclier de la part de l’opposition. Le Parti social-démocrate (PSD), principale force d'opposition de centre droit, actuellement en tête des sondages, sans toutefois être assuré d'une majorité absolue, explique qu'il refuse de soutenir des mesures exigeant de nouveaux "sacrifices" des "membres les plus vulnérables de la société", comme par exemple le gel des retraites et des prestations sociales.

Si le texte est rejeté, le gouvernement socialiste de José Socrates a annoncé qu’il démissionnerait. Or, une crise politique est la dernière chose dont le pays ait besoin. Le ministre des finances, Fernando Teixeira Dos Santos a fait part de son inquiétude, indiquant que le rejet du plan pousserait le pays « dans les bras de l’aide extérieure ». Car si l'opposition refuse de voter les nouvelles mesures d'austérité mercredi, le pays pourrait ne pas avoir d'autre choix que de demander de l'aide extérieure, c’est en tout cas le sentiment dominant. En cas de défaite du gouvernement mercredi, la hausse des coûts d'emprunt du Portugal devrait s'accentuer dans le sens où il parait difficile d’obtenir un revirement positif du sentiment du marché.

Car le Portugal n’a plus vraiment le choix. Le pays est asphyxié par un taux actuel à 7.5%, insoutenable à moyen terme. Avec un niveau de la dette publique qui devrait s'alourdir en 2011 à 87,9 % du PIB, Lisbonne, dans le collimateur des marchés, aura de plus en plus de difficultés à se financer. D’autant plus que l’Etat doit rembourser 4.23 milliards d’euros en avril et 4.9 milliards en juin. Il a déjà levé 7 milliards d’euros depuis le début de l’année mais compte obtenir entre 18 et 20 milliards sur l’ensemble de l’année 2011.

Le Portugal est dans une situation délicate. Pour la majorité de la zone euro, il est désormais admis que Lisbonne va emboîter le pas à la Grèce et à l'Irlande et demander à son tour une aide à ses partenaires de l'Union européenne et au Fonds monétaire international.

Signe que la crise des dettes souveraines reste l’un des principaux défis auquel doit faire face l’union européenne, les ministres des finances ont entériné l’accord sur les modalités du mécanisme européen de stabilité qui prendra le relais de l’actuel FESF à compter de 2013. Objectif du mécanisme, soutenir financièrement les Etats qui voient leur accès aux marchés refuser. En contrepartie, l’Etat membre devra se soumettre à un sévère programme d’austérité visant à réduire la dette publique. Par ailleurs, le mécanisme est autorisé à racheter des obligations lors de nouvelles émissions. Le nouveau fond sera doté de 700 milliards d’euros, pour une capacité effective de prêts de 500 milliards d’euros, tout en bénéficiant de la meilleure signature possible, la notation AAA. Un pas en avant dans la construction d’une gouvernance économique européenne. Mais le Portugal n’attendra pas 2013 pour solliciter une aide financière. Si l’effet domino ne s’arrête pas à Lisbonne, le fonds sera destiné au prochain maillon faible sur la liste, l’Espagne, un pilier économique qui pourrait faire vaciller la zone euro.

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