Mercredi 05 octobre

Moody's a dégradé la dette Italienne de trois crans hier soir avec en plus une perspective négative. Après la Grèce, l'Italie est devenue le principal champ de bataille européen des marchés. Assez étonnant de voir l'acharnement sur l'Italie et la clémence relative par rapport à la France. Jusqu'à quand serons nous protégés?

Alors qu'on est encore en train de travailler sur le plan Grec, l'Italie est à nouveau sous pression

De façon étonnante, l'onde de choc européenne passe régulièrement et directement de la Grèce à l'Italie. Oublié pour l'instant l'Irlande qui semble retrouver un semblant de croissance, le Portugal englué dans une situation économique et sociale complexe, et l'Espagne. C'est finalement l'Italie qui est devenue un peu le souffre douleur des marchés. Et la dégradation par Moody's de trois crans de l'Italie, première dégradation par Moody's depuis 20 ans, avec en plus des perspectives négatives va probablement alimenter la spéculation.

Ce qui est surprenant c'est que l'Italie va certes assez mal mais qu'elle ne mérite pas un tel traitement.

Elle a quand même une dette très lourde

Plus de 120% du PIB. Mais rappelons que la dette Italienne est détenue à 40% par les Italiens eux-mêmes, et que l'épargne Italienne pourrait en absorber encore plus. Non. L'Italie est choisie pour cible pour deux raisons. La première est politique. Berlusconi a réussi à focaliser l'exaspération des investisseurs. Mais le deuxième est peut être la plus importante. L'Italie est un peu le cas d'école d'une Europe endettée prise en tenaille entre la nécessité de réduire les dépenses par des plans d'austérité, ce qu'ils font d'ailleurs, et la nécessité de relancer la croissance moribonde en Italie.

Mais ce problème n'est pas que le problème de l'Italie

C'est le problème de tous les pays Européens. La Grèce est un cas à part. C'est le vilain petit canard Européen. Un pays qui n'aurait jamais du, si on s'en tenait aux chiffres, rentrer dans l'Europe et qu'il va falloir tenir à bout de bras pendant 5 ans au moins pour ne pas faire éclater l'Europe. Mais l'Italie c'est vraiment un problème différent, un symbole du mal Européen. Ce qui est étonnant c'est que la France souffre du même mal mais qu'elle est épargnée pour l'instant. Si on pense que l'Italie mérite son sort, alors nous ne méritons pas le notre. Il va falloir que l'Italie tienne, car derrière l'Italie, juste derrière, il y a la France.

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