Saint Gobain vient de reporter l'introduction en Bourse de sa filiale Verallia. ET pourtant les introductions de PME et d'ETI, principalement sur Alternext continuent à se multiplier avec une forte demande du public et, dans le cas, de sociétés de qualité, d'excellentes performances post introduction...
Situation paradoxale sur les introductions en Bourse à Paris
Il se passe quelquechose d'étrange à Paris. D'un côté les grosses entreprises ont du mal à s'introduire. On se rappelle l'échec de l'introduction du Groupe Barrière, le report de l'introduction de Canal Plus et hier l'annonce par Saint Gobain du report de l'introduction de sa filiale Verallia faute d'une demande suffisante. De l'autre un afflux de PME et d'ETI, entreprises de tailles intermédiaires, sur le marché, notamment sur Alternext. 5 rien que sur les derniers jours. Plus d'une trentaine depuis le début d'année. Et là pas de report, ni même d'échec.
Qui participe à ces introductions de sociétés de taille moyenne, les professionnels?
Non. Et c'est cela qui est le plus surprenant. C'est principalement les petits porteurs qui font le succés de ces introductions sur Alternext ou même sur le marché libre. Certaines opérations ont même l'objet d'une demande des particuliers largement supérieurs à la demande avec en plus, cerise sur le gâteau, des performances plutôt favorables quelques semaines ou quelques mois après les introductions. Toutes n'ont pas vu leurs cours se multiplier par 8 comme le groupe Carmat, spécialiste du cœur artificiel, mais il n'est pas rare de voir des introductions sur alternext dont le cours a progressé de 10 à 50% en quelques jours.
Qu'est ce qui explique la différence de succès des introductions des grosses entreprises et des entreprises de taille moyenne?
Plusieurs facteurs. Les investisseurs institutionnels, les fonds, préfèrent dans le climat actuel se tenir à l'écart des introductions. Du coup, il faut compter principalement sur le public et le public a une capacité d'investissement limité. Sur Alternext par exemple on va lever en moyenne 5 à 10 millions d'euros, c'est faisable à coup de tickets de 3,000 à 5,000 euros. Pour Verallia il fallait lever environ 800 millions d'euros. C'est plus compliqué. D'autre part, les introductions sur les petites sociétés bénéficient de la surperformance très marquée des small caps par rapport aux indices de grandes valeurs depuis 3 ans, une surperformance qui existe encore en 2011. Reste cependant que pour que le marché des introductions reparte réellement qu'il faut un succés sur une grande entreprise. Espérons que Verallia pourra revenir rapidement sur le marché et réussir son introduction car cela donnera un signal positif pour tout le marché.