J'en ai ras le bol de lire et d'entendre partout que la reprise est là et de voir les politqiues, relayés par les médias, s'autocongratuler en se demandant déjà comment on va dépenses les "fruits de la reprise". Je rencontre tous les jours des patrons de PME et de TPE, et pour eux, la reprise est un fantasme.
Tous les chiffres confirment que la reprise économique est là en Europe et en France
C'est vrai. La descente aux enfers s'est arrêtée. La récession brutale que nous avons connue avec un arret total des investissements des entreprises et de la consommation des ménages semble être dernière nous. Mais je voudrais tirer la sonnette d'alarme. Même si je dois jouer les rabats joie et les briseurs de rêve. Quand on parle aux patrons de PME et de TPE, quand on observe de prés les chiffres de dépenses des ménages, on ne voit pas de reprise. On voit un arrêt de la dégradation, une pause, mais ce n'est pas une reprise. Et quand j'entends partout que la reprise est là et que le pire est derrière nous, je me dis que la méthode coué n'est pas la solution à une crise économique structurelle.
Les indicateurs économiques sont pourtant assez clairs non?
Non. Rapportée à la violence de la récession, rapportée surtout à l'injection massive de fonds par les gouvernements pour la relance et rapportée à l'explosion des déficits budgétaires et de la dette, on peut dire que la montagne a accouché d'une souris. On se félicite en Europe d'une reprise de 0.4% et peut être d'1% l'année prochaine mais ce n'est pas cela une reprise.
Mais quand on sait qu'en économie, l'aspect psychologique est important, quel est l'intérêt de vouloir jouer les trouble fête ?
L'intérêt, c'est que tant qu'on est dans le mensonge et le fantasme, on ne prend aucune décision structurelle. Et si on ne prend pas de décisions de fond, on retarde le moment d'une vraie reprise et les risques d'un retour à la récession. La crise est une occasion exceptionnelle pour repartir sur des bases saines; en célébrant déjà une reprise qui n'est pas là, on évite les décisions qui font mal, on les retarde, elles n'en seront que plus douloureuses