A quelques mois d'intervalle, dans deux pays différents, deux hommes ont remporté des victoires politiques historiques. Obama aux Etats Unis. Et Hatoyama au Japon. Mais le traitement de ces deux évènements n'a vraiment rien à voir. Et cela devient assez énervant.
D'un côté une hystérie collective pour un homme qui n'a pourtant pas prouvé grand chose avant son élection et que tout le monde croit quand il dit "Yes I can". De l'autre une indifférence ou plus souvent un mépris amical pour un homme condamné pour immobilisme avant même d'avoir commencé
Le Japon n'est certes pas les Etats Unis
Je ne m'attendais pas aux mêmes envolées lyriques pour Hatoyama. Mais le Japon est tout de même la deuxième puissance économique mondiale et si démocrates et républicains se succédent alternativement régulièrement aux Etats Unis , c'est la première fois depuis 54 ans de pouvoir quasi ininterrompu par le Parti Libéral Démocrate, qu'un autre parti prend la direction du pays. Et Hatoyama est un homme d'expérience. Fils de ministre et petit fils de premier ministre, il est élu à la chambre des représentants depuis 1986 et a participé activement à la création du Parti Démocrate du Japon
Les analystes attendent sûrement de le juger sur ses actes
Et c'est normal. Et on devrait peut être faire de même pour Obama. En six mois, aucune décision majeure ou presque n'a été prise aux Etats Unis à part la fermeture de Guantanamo qui s'est transformée en casse tête pour la sécurité Américaine. Au Japon, le nouveau premier ministre a déjà annoncé qu'il voulait créer un partenariat régional fort avec la Chine et la Corée et a déjà confirmé sa promesse de campagne de réduire de 25% les émissions de C02 du pays contre l'avis général des milieux d'affaire. Nous jugerons sur les faits mais il serait dommage de condamner un dirigeant sans procés alors qu'on a sacré un empereur sur quelques discours