Le Brexit est passé ce week-end, d’un scénario catastrophe un peu fantaisiste à une hypothèse réaliste. Comme prévu, après le jeu de rôles à Bruxelles, la Grande-Bretagne a obtenu son accord. On a maintenant une date. Et surtout, on a le maire de Londres, la ville qui en théorie aurait le plus à perdre en cas de Brexit, qui va faire campagne pour le OUT.

OUT ?

Peu importe que Boris Johnson soit pro-européen et n'ait pris sa décision que pour des raisons politiciennes et pour satisfaire son ambition de remplacer Cameron, le mal est fait. Et pendant 4 mois, on va avoir droit à un jeu quotidien de pronostics et surtout à l'analyse de toutes les conséquences possibles du Brexit. Je vous avoue que le Brexit m'inquiète. Même si en cas de victoire du OUT, l'Europe aura deux ans pour s'organiser, la sortie des Britanniques entraînera la sortie d'autres pays de l'Europe ou au mieux, des chantages de certains membres pour obtenir des concessions. Je ne suis pas inquiet d'un point de vue économique. Ni pour la Grande-Bretagne qui perdra peut-être un peu de son business européen mais deviendra définitivement le hub totalement indépendant du business et de la finance internationale et la plaque tournante incontournable pour tous les pays émergents, ni pour l'Europe si la zone euro en profite pour renforcer les liens entre ses membres

UN SÉISME POLITIQUE ET FINANCIER

Mais c’est d’un point de vue politique que ce serait un tremblement de terre. Pour la Grande-Bretagne d’abord, qui verra sûrement l’Écosse, farouchement européenne, prendre son indépendance, et pour l’Europe où tous les mouvements populistes prôneront la voie anglaise. Il n' y a pas eu de panique ce matin sur les marchés. Je suis un peu surpris. Je m’attendais à une chute de la monnaie anglaise. Elle a un peu glissé mais il faut dire qu'elle avait déjà beaucoup chuté depuis un an. Et les indices boursiers pour l’instant réagissent peu. Le 23 juin c’est peut être encore loin pour les investisseurs. Mais le Brexit va venir s’ajouter à tous les autres facteurs potentiels d’incertitude et une chose est sûre : nous sommes partis pour 4 mois de forte volatilité après un début d’année déjà très agité. God save Europe.

TRUMP-CLINTON

Rien n'est joué certes. On sera définitivement fixé après le Super Tuesday du 1er mars mais la plupart des commentateurs politiques Américains croient qu'on aura un affrontement Trump-Clinton. Le cas Trump sera étudié pendant des dizaines d'années tant il est passionnant même s'il est inquiétant. S'il devient candidat Républicain, ce sera un vrai choc. Qui aurait pu prévoir que Jeb Bush serait obligé d'abandonner la course. Tout ça est totalement dingue mais je crois toujours que Clinton sera la présidente américaine.

LE SAUVETAGE DE L'ASSURANCE CHÔMAGE

C'est parti. Aujourd'hui, c'est le début des négociations entre les syndicats et le patronat pour tenter de résoudre le problème du déficit abyssal de l'Unedic. 26 milliards d'euros...Du jamais vu. La seule vraie solution est la dégressivité des allocations mais, comme à leur habitude, les syndicats bloquent. On va donc avoir des rustines au lieu d'une vraie réforme.

YOU'RE FIRED

Ce n'est pas Trump qui a prononce cette formule. C'est le gouvernement chinois. Il a viré le patron de l'autorité de contrôle de la bourse chinoise pour le punir de la crise d'août et du chaos de janvier. Encore un dirigeant qui va disparaître. Le capitalisme à la chinoise.

BLUFFANT

Le patron de Paprec, Jean Luc Petitguenin est un homme à part. Il a repris une société de 3 millions de chiffres d'affaires en 1995 pour en faire un groupe leader indépendant français du recyclage avec 1 milliard de chiffre d'affaires tout en développant au sein de son entreprise la culture de la laïcité, de la mixité sociale et de la gentillesse. Ne manquez pas son interview ici.

DERNIÈRE LIGNE DROITE POUR LA SYRIE ?

Les attentats et les bombardements meurtriers se multiplient. Et, paradoxalement, on pourrait être proche d'un cessez-le-feu, préalable à un découpage définitif du pays. C'est bientôt la Libye qui va devenir le sujet de préoccupation principal.

C'EST DÉJÀ LE BORDEL

Ayrault n'a pas attendu longtemps pour se faire remarquer. Il a dit le contraire de Ségolène Royal sur ce non-sujet insupportable de Notre Dame des Landes.

LE COMEBACK DU JOUR

Il n'y a pas encore eu d'accord après les négociations cette semaine entre l'Argentine et les fonds vautours mais ça ne saurait tarder. En cas d'accord, l'Argentine pourrait revenir sur les marchés financiers après en avoir été bannie pendant 15 ans.

PARIS A REPRIS SON SOUFFLE

Enfin une semaine de hausse pour la Bourse de Paris après un début d'année calamiteux. 5.7%...

VOILA C'EST TOUT
BONNE JOURNEE

MAY THE FORCE BE WITH YOU