Mardi 05 juin

Au moment où l'Espagne cristallise l'angoisse du marché, le Portugal, qui s'efforce de reconquérir la confiance des marchés, vient de passer avec succès la quatrième série de tests lui permettant d'obtenir une nouvelle tranche d'aide financière. Les créanciers internationaux du Portugal ont ainsi salué les progrès accomplis par Lisbonne dans la mise en oeuvre de son programme de sauvetage, ouvrant la voie au déblocage d'une tranche d'aide 4,1 milliards d'euros.

Lisbonne applique en effet à la lettre l'exigeant programme d'assainissement budgétaire en échange de l'aide financière de 78 milliards d'euros que lui ont accordé l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI).

Mais si la troïka, composée du Fonds monétaire international (FMI), de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne (BCE) a indiqué que le produit intérieur brut (PIB) du pays pourrait se révéler meilleur que prévu en 2012, la situation du pays reste fragile. L'économie qui devrait se contracter de 3% cette année est menacée par un risque de contagion "très accentué" selon la banque centrale portugaise alors que la crise de la dette continue d'ébranler la Grèce et l'Espagne.

Les deux économies de la péninsule ibérique sont en effet extrêmement liées, en particulier au niveau du secteur bancaire et du commerce. La dégradation de l'économie espagnole ou bien une série de défaillance de banques espagnoles auraient des répercussions potentiellement dévastatrices chez son principal partenaire commercial. La banque centrale portugaise s'inquiète aussi dans une moindre mesure de l'impact d'une dégradation de la situation en Grèce, dont la sortie de la zone euro semble de plus en plus envisageable, mais c'est surtout la situation du secteur bancaire espagnol qui inquiète.

Par ailleurs, les liens étroits qui unissent les secteurs bancaires de la péninsule ibérique font porter un risque systémique sur l'ensemble du secteur bancaire européen. Madrid doit en effet recapitaliser son secteur bancaire qui croule sous des actifs immobiliers risqués, en injectant 30 milliards, mais le montant total des créances douteuses est désormais estimé à 350 milliards d'euros, une fragilité qui a des répercussions très concrètes sur les banques portugaises.

Pour renforcer la solidité du secteur, le gouvernement portugais a annoncé qu'il allait injecter jusqu'à 6,65 milliards d'euros dans trois de ses plus grandes banques afin de préserver la confiance des marchés. Moins d'un an après l'octroi au pays d'un plan de sauvetage par l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI), les banques sont en effet confrontées à une importante hausse des pertes pour créances irrécouvrables.

Dans un document remis aux autorités de régulation, le ministère des Finances portugais a indiqué qu'il injecterait 1,65 milliard d'euros dans la banque publique Caixa Geral de Depositos, 3,5 milliards d'euros dans Banco Comercial Portugues (BCP.LB) et 1,5 milliard d'euros dans Banco BPI.

Plus précisément, l'Etat recevra des obligations convertibles en échange de l'injection de capitaux dans BCP et BPI.

Si le ministère des Finances s'est dit prêt à aider toute autre banque qui aurait besoin de capitaux supplémentaires, BCP a fait qu'elle prévoyait de lever ensuite 500 millions d'euros grâce à une augmentation de capital, tandis que BPI compte lever 200 millions d'euros. Le produit de ces augmentations de capital servira à rembourser une partie de l'aide de l'Etat.

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