Lundi 20 août

Les grands laboratoires pharmaceutiques, à l'instar de Pfizer, Merck, Sanofi- Aventis ou encore Roche sont désormais convaincus que dans les années à venir, les ventes des « blockbusters » qui ont fait leur fortune pendant plus d'une décennie seront en chute libre. Changement de paradigme oblige pour un secteur habitué à tirer une majeur partie de ses bénéfices d'un médicament phare. Désormais, les spécialistes du secteur sont unanimes, la croissance des bénéfices dans l'univers de la santé viendra des volumes dans les génériques

Face à cette réalité, les laboratoires pharmaceutiques n'ont plus le choix. Ils vont devoir se résoudre à revoir leurs marges à la baisse. Car « si les marges dans la santé vont continuer de progresser de 4% par an en d'ici à 2020 », selon le rapport «Santé 2020» de Bain & Company, avec « un résultat opérationnel tout secteur confondus, qui passera de 520 milliards de dollars en 2010 à 740 milliards de dollars en 2020 », les marges vont rapidement être sous pression à mesure que les brevets expireront.

Ce même rapport anticipe à ce titre que « la pression mondiale sur les prix et la concurrence des génériques feront baisser leur marge moyenne sur les médicaments de marque, de 23 % aujourd'hui, à 19 % ». Les géants mondiaux du secteur seront les premiers touchés. C'est notamment le cas de Sanofi Aventis, dont la marge nette atteignait 20,6% fin 2011, de Merck avec ses 24,6% de marge nette ou encore de Pfizer qui dégage les marges les plus conséquentes du secteur avec un marge nette de 28,1%.

Désormais, « les profits qui allaient jusqu'ici aux entreprises fortement innovatrices devraient baisser au profit des acteurs des secteurs à faibles marges, comme les fabricants de génériques ou les informaticiens de la santé ». Le secteur des biotechnologies, ultra dépendant des grands groupes pharmaceutiques devrait également pâtir du tassement des marges car les laboratoires, qui disposent de véritables trésor de guerre sont les principaux financeurs des start-up des sciences de la vie, financements qu'ils concluent via des partenariats ou des acquisitions (comme ce fut le cas du rachat de Genzyme par Sanofi pour la modique somme de 20 milliards de dollars l'année dernière).

Si désormais, la croissance des bénéfices dans l'univers de la santé viendra des génériques, des activités encore considérées comme des niches ou de plus en plus externalisées en profiteront aussi. Ce seront, pas exemple, des prestataires externes d'essais cliniques ou des spécialistes de la ¬nutrition. «L'innovation ne s'arrêtera pas, mais elle va se déplacer du produit, où elle a été cantonnée ces quinze dernières années, vers la distribution de services de santé», estime ainsi l'étude de Bain & Company.

D'autres groupes, comme Pierre Fabre, le groupe de dermo-cosmétique ont tiré leur épingle du jeu en se diversifiant. Le Français a en effet axé son activité au tour de trois pôles : les médicaments prescrits, l'auto médication et la dermo-cosmétique. Désormais, la branche dermo-cosmétique, à travers ses marques phares comme Avène, René Furterer, ou encore Klorane, contribuent d'ores et déjà à hauteur de 52% des 1,9 milliard d'euros du chiffre d'affaires réalisé en 2011.

Mais outre la diversification, la clef du succès pour le secteur pharmaceutique, réside désormais dans la croissance des volumes, et passe ainsi nécessairement par l'internationalisation et une plus forte pénétration des marchés émergents. C'est l'ambition du laboratoire Pierre Fabre qui compte doubler son chiffre d'affaires d'ici à 2020 en portant la part de l'international à 70% des ventes, contre 53% aujourd'hui.

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