Les premiers contrats "futures" sur la dette française, qui permettent de parier sur la hausse ou la baisse des emprunts d'Etat, ont été échangés pour la première fois sur le marché allemand des produits dérivés Eurex. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les volumes d'échange sont très faibles. A l’heure du déjeuner, seulement 1280 contrats sur l’OAT ont été négociés, contre 250 000 contrats sur l’Eurobund, 26 000 pour le Gilt et même 6000 sur le BTP italien.
La France qui pourrait commencer à entrer dans la zone de turbulences avec l'élection présidentielle est surveillée de près par les marchés, et subit dans le sillage de l'Espagne et de l'Itlalie le regain de défiance des marchés. En témoigne l'OAT à 10 ans qui subit à la fois le retour des craintes entourant les dettes souveraines de la zone euro et l'approche du premier tour de l'élection présidentielle dimanche prochain. Face à ce retour de l’aversion au risque, le contrat sur obligations assimilables du Trésor (OAT) françaises, dont le cours de compensation initial avait été fixé à 126,02 vendredi soir, s’inscrivait en baisse à 125,53 points.
Parallèlement le bund profitait de l’aversion au risque pour s’inscrire à 1,73%, ce qui accroit mécaniquement le spread, c’est-à-dire l’écart des taux entre l’OAT et le bund à 128 points de base.
En conséquence, le rendement de l'OAT se tendait de 6 points de base pour franchir le cap fatidique des 3%, à 3,01%.
En attendant, la création de cet outil de couverture du risque continue d’alimenter la controverse en France, accusé par la gauche et l’extrême droite de jeter de l’huile sur le feu en favorisant la spéculation.