Non, contrairement aux commentaires depuis quelques semaines, le problème Portugais n'est pas résolu et la crise de la dette Européenne n'est pas terminée. Hier l'euro s'est affaibli sur une série d'évènements inquiétants en Europe.
Le Portugal a été à nouveau au centre des préoccupations hier
L'euro a subi une nouvelle secousse hier en passant en dessous de 1.35. Sur des craintes concernant la restructuration de la banque allemande WestLB, sur des inquiétudes concernant l'application du budget d'austérité en Irlande mais principalement sur de nouvelles attaques sur la dette Portugaise. Le taux Portugais a 10 ans a battu un nouveau record en se rapprochant des 7.5%. C'est prés de un pour cent de plus en une semaine. L'accalmie semble être terminée. Le marché pousse le Portugal à demander l'aide de l'Union Européenne.
Et pourtant le gouvernement Portugais répète qu'il a les moyens de tenir
Malheureusement la Grèce et l'Irlande disaient la même chose. En fait les investisseurs veulent pousser tous les pays européens périphériques, les uns après les autres, à se mettre sous protection européenne. La grande stratégie des fonds c'est en fait de forcer l'Union Européenne à emprunter sur les marchés dans le cadre de son fonds de solidarité et à reprêter à tous les pays individuellement. L'idée c'est de couper l'accès direct au marché des pays fragilisés.
Est-ce que le Portugal peut éviter cette mise sous tutelle ?
Non. Au dessus de 7%, le coût du service de la dette devient intenable. Et les taux risquent de continuer à monter. L'objectif est de les amener à 9 ou 10%. Mais ne nous trompons pas. Le véritable enjeu, même si on en parle peu, c'est l'Espagne. Une fois que le Portugal sera tombé, les traders s'attaqueront à l'Espagne. Et cette bataille là, ils ne sont pas sûrs de la gagner car l'Union Européenne, l'Allemagne en tête, devra réellement se mobiliser pour défendre notre voisin ibérique, car après l'Espagne c'est l'euro lui-même qui sera en première ligne. Les marchés font faire monter la pression avant le prochain sommet Européen pour que les dirigeants donnent au Fonds de Solidarité les moyens de défendre l'euro.