Le titre de l'énergéticien dégringole en Bourse après la révision à la baisse de son objectif d'EBITDA pour 2018, et un cash flow désormais « légèrement positif ou proche de l'équilibre » l'an prochain.
Alors qu' EDF a déjà révisé il y a dix jours sa prévision d'Ebitda pour 2017 (désormais prévu entre 13,4 et 14 milliards d'euros), il a également revu à la baisse son objectif pour l'an prochain, entre 14,6 et 15,3 milliards d'euros, contre au moins 15,2 milliards d'euros anticipé précédemment.
Pourquoi cette baisse ? EDF évoque « l'érosion attendue de la consommation d'électricité en France ». Mais ce sont surtout les pertes de parts de marchés qui se sont accélérés. Le groupe a perdu en effet un demi-million de sites clients au premier semestre. Par ailleurs, la production nucléaire, en nette baisse depuis l'an dernier, devrait à nouveau souffrir d'une « moindre disponibilité de certaines tranches nucléaires au début de 2018 », a indiqué EDF dans un communiqué. EDF prévoit également une baisse de la rémunération de la capacité au Royaume-Uni.
Dans ce contexte, EDF accélère le déploiement du plan de performance présenté en avril 2016. L'objectif de réduction des Opex en 2018 par rapport à 2015 est ainsi porté à 800 millions d'euros au lieu de 700 millions précédemment. Le plan de cessions de 10 milliards, qui devait s'achever fin 2020, devrait l'être en quasi-totalité fin 2018.
EDF.PA chute de 12% à 10,33 euros, la plus forte baisse du Stoxx 600. Une chute qui risque de stoper la belle hausse du titre depuis le 1er Janvier (+37 % à la cloture de vendredi). Et sacré coup d'arrêt même si le titre gagne encore 18 % depuis un an. Mais il est toujours en baisse de 50 % sur 3 ans
Nous sommes baissiers sur EDF. Depuis un an, près de 100.000 clients par mois se détournent d'EDF pour signer chez les opérateurs alternatifs. Par ailleurs, la demande inattendue de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) d'arrêter dans les délais les plus courts les quatre réacteurs du Tricastin, dans la Drôme, met en avant le manque de visibilité sur le niveau de disponibilité de la production d'électricité du groupe.