Lundi 18 juillet

Le système bancaire européen est suffisamment solide pour affronter les turbulences des marchés financiers. Objectif de ces fameux test de résistance, rassurer les marchés sur la solidité du système bancaire. Les tests comportaient deux scénarios: un scénario dit "central", avec une croissance modérée, et un scénario dit "adverse", prenant en compte un choc macroéconomique sévère. Seuls 8 banques sur les 91 testées ont été épinglées par l’Autorité Bancaire européenne (l’EBA) car elles affichaient un ratio Core tier One inférieur à 5%. Preuve que l’exercice n’était pas une farce, une vingtaine de banques ont du lever 60 milliards d’euros sur les 4 premiers mois de l’année pour être sure de ne pas échouer. Pourtant, 16 banques ont réussi le test de justesse, autant dire que ce ne sont pas 8, mais 24 établissements qui vont devoir présenter un plan de recapitalisation. Quant aux banques françaises, elles ont largement réussi les stress tests. Bercy s’est d’ailleurs félicité de la bonne santé des banques de l’hexagone. Les banques françaises (BNP Paribas SA) ont obtenu un ratio core Tier 1 de 7,9%, Crédit Agricole SA de 8,5%, Société Générale SA de 6,6% et BPCE de 6,8%. Sauf que, à y regarder de plus près, les banques font moins bien que la moyenne européenne qui tourne à 7.7%.

Le problème principal de ces tests est, comme l'an dernier, qu'ils n'évaluent pas de façon appropriée le risque qui inquiète le plus les marchés, à savoir celui d'un défaut, même partiel, sur la dette souveraine. Les dépréciations sur les obligations d'Etat détenues par les banques ne reposaient pas sur les prix du marché, mais sur un calcul complexe fondé sur les notes de crédit. De fait, les emprunts d'Etat grecs, qui se négocient à seulement 50 cents par euro, n'ont été dépréciés que de 15%. Les tests n'ont également pas pris en compte certaines répercussions, comme l'augmentation des coûts de financement des banques, dont l'impact pourrait être plus important que l'incidence première sur les capitaux.

Ainsi, l'exposition des banques françaises n'a été que partiellement prise en compte étant donné que la majeure partie des obligations sont comptabilisées dans des portefeuilles de titres détenus jusqu'à l'échéance, et non dans des portefeuilles de trading qui n'ont donc pas été soumises aux tests.

Rappelons que BNP Paribas détient environ 5 milliards d'euros d'obligations d'Etat grecques, dont moins de 500 millions d'euros comptabilisés dans son portefeuille de trading. Crédit Agricole possédait 631 millions d'euros d'obligations d'Etat grecques à fin mars via sa filiale Emporiki Bank of Greece, et plus de 22 milliards d'euros d'emprunts grecs en cours. Société Générale, qui possède Geniki Bank, a récemment indiqué avoir 2,5 milliards d'euros d'obligations d'Etat grecques.

Selon les calculs de l'EBA, les pertes de marché potentielles sur titres souverains seraient de 558 millions d'euros pour BNP, de 204 millions d'euros pour Crédit Agricole, de 508 millions d'euros pour Société Générale et de 187 millions d'euros pour BPCE.

"L'idée que les tests n'étaient pas assez sévères pour que beaucoup de banques échouent, mais juste assez pour que quelques-unes soient recalées, va être difficile à combattre. Le fait que le régulateur n'a pas voulu tenir compte dans les tests de la possibilité d'un défaut souverain sape également la crédibilité de tout l'exercice" analyse un gérant de fonds.

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