Mercredi 19 septembre

La chute du marché de l'automobile européen ne faiblit pas, bien au contraire. Fragilisé par les menaces de récession et la baisse du pouvoir d'achat, le marché européen de l'automobile est bien parti pour reculer pour la cinquième année consécutive. Une chute qui atteint désormais 7,1% en glissement annuel. En aout, les immatriculations de véhicules neufs ont encore décliné de 8,5%, et ce pour le 11ème mois consécutif, après avoir accusé un repli de 7,8% en juillet.

Si l'Allemagne parvient à tirer son épingle du jeu, avec une baisse des immatriculations de voitures limitée à 4,7% sur un an, la dégringolade des ventes a été plus sévère dans la plupart des autres pays de la zone euro. Les immatriculations ont chuté de 11% en France, de 25% en Finlande et de 20% en Italie par rapport à août 2011. Seul le Royaume-Uni, parvient à enregistrer une hausse symbolique de 0,1% en aout des immatriculations, ce qui porte sa progression à 3,3% sur les huit premiers mois de l'année. Tous les autres marchés s'inscrivent en repli significatifs -0,6% en Allemagne, -8,5% en Espagne, -13,4% en France et -19,9% en Italie sur huit mois.

Un contexte pour le moins catastrophique pour les grands constructeurs automobiles européens. Face à la crise, tous les acteurs doivent trouver des solutions pour réduire leurs coûts. Baromètre de l'intensité de la crise, les usines, qui tournent au ralenti en Europe, sont tour à tour menacées de fermeture. Après l'usine de PSA à Aulnay en région parisienne, c'est l'une des 6 usines de Fiat en Italie qui est menacée de fermeture alors que les ventes de voitures sont tombées en Italie à des niveaux sans précédent depuis 40 ans.

Même constat pour le constructeur automobile allemand Opel, filiale de l'américain General Motors en cours de restructuration, qui a annoncé le jour même de son 150 ème anniversaire qu'il allait de nouveau recourir au chômage partiel dans des usines en Allemagne.

Mais certains constructeurs parviennent encore à dénicher des opportunités sur ce marché en apparence sinistré. Daimler par exemple parvient à tirer son épingle du jeu en mettant l'accent sur les ventes mondiales de poids lourds qui progressent de +20% en un an.

Volkswagen, se lance de son coté dans des programmes d'investissements ambitieux en Russie pour des moteurs, et en Chine, dans une usine de boîtes de vitesses. Après avoir gagné 5,5 points de part de marché en huit ans sur la scène européenne, les constructeurs allemands ont mis le turbo sur l'Amérique du Nord et les pays émergents, Chine en tête, ce qui leur a permis de renforcer leur solidité financière tout en gagnant des parts de marché. Volkswagen par exemple a dégagé une marge opérationnelle de l'ordre de 7 % du chiffre d'affaires au premier semestre 2012 quand celle de Peugeot peine à dépasser les 3%. Outre une rentabilité faible, le constructeur français a payé très cher sa stratégie tournée en priorité sur le marché européen où il réalise 73% de son chiffre d'affaires. Son homologue français PSA, qui réalise aussi une majorité (64%) de ses ventes en Europe, s'en sort mieux grâce à son alliance avec Nissan qui lui a permis de pén étrer le marché automobile chinois où il réalise désormais 12% de son chiffre d'affaires.

De quoi aiguiser l'appétit du constructeur Renault (RNO.FR) qui compte bien lui aussi obtenir sa part du gâteau asiatique en lançant « des versions haut de gamme de "quatre ou cinq" de ses modèles dans les prochaines années » selon Carlos Tavares, directeur général du constructeur automobile. Le premier modèle de la nouvelle gamme "Initiale Paris" sera la Clio IV, suivie par une Renault Espace, a indiqué le dirigeant qui se garde bien de se placer sur le même créneau que Mercedes ou BMW, ces modèles devant permettre à Renault "de concurrencer des constructeurs comme le suédois Volvo", a-t-il ajouté.

En tout état de cause, dans un marché automobile en crise, les constructeurs doivent s'adapter à la conjoncture et vite. Que ce soit à travers une baisse drastique des couts, l'implantation sur de nouveaux marchés ou le haut de gamme, les constructeurs doivent à tout prix trouver la bonne stratégie et le bon timing pour traverser ce marasme économique sans trop de heurts.

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