Tournant décisif hier en Angleterre en matière de politique monétaire. UN exemple qui sera suivi par les autres banques centrales...
Un nouveau pas a été franchi hier dans la luttre contre la crise par la Banque d'Angleterre
On le sait. Avec des taux proches de zéro pour cent, la plupart des banques centrales, y compris la BCE qui a ramené ses taux à 1.5% et le descendra à 1% dans les semaines qui viennent, n'ont plus de marge de manoeuvre en matière de taux d'intérêt. Il faut rappeler que c'est d'ailleurs une des craintes majeures quand on évoque le risque de déflation. En effet, si l'inflation reste à des taux négatifs de 2 ou 3% sur une longue durée et que les taux d'intérêt par définition ne peuvent pas descendre en dessous de 0%, on se retrouve face à des taux d'intérêt réels de plus en plus élevés qui pésent encore plus sur l'économie. D'où la décision des Anglais d'utiliser ce qu'on appelle techniquement le quantitative easing.
Une explication rapide pour ce terme un peu barbare?
Le quantitative easing c'est le terme chic pour une explication populaire connue: faire marcher la planche à billets. La Banque d'Angleterre va racheter des obligations du Trésor Anglais. Cela a deux intérêts majeurs. Le premier c'est que cela permet d'éviter une hausse des taux longs. Le deuxième c'est que c'est une injection directe de liquidités dans l'économie. La planche à billets c'est un peu l'option nucléaire face à une récession/dépression, un lâcher de billets par hélicoptère comme le décrit fort justement The Economist
Avec le risque de provoquer à terme une hausse de l'inflation, voire une hyperinflation
C'est le risque de la planche à billets. Mais aujourd'hui face aux entreprises et aux ménages qui paniquent et préférent se désendetter et épargner plutot que de consommer et investir, le risque c'est la dépression et lé déflation. L'Angleterre a franchi le pas. Les Etats Unis vont suivre. Et même la BCE y viendra. Nous vivons un tournant historique en matière de politique monétaire.