L'aide des gouvernements au secteur financier devient de plus en pesant pour certaines banques qui veulent se lancer à nouveau dans la spéculation et payer des bonus...
Alors que les plans de sauvetage bancaires se multiplient, certaines banques veulent rembourser les aides d'Etat
Ce qui se passe dans le secteur bancaire en ce moment est fascinant. D'abord il faut rappeler que c'est du secteur bancaire qu'est partie l'onde de choc de la crise qui a fait vaciller le monde. Et beaucoup font la comparaison entre le krach internet et le krach boursier actuel. A titre de comparaison, les valeurs financières aux Etats Unis avaient perdu avant le rebond 77% par rapport à leur record d'octobre 2007, provoquant une chute du S and P de 51%, une chute équivalente à celle du krach des technos de 2000, où les valeurs technologiques avaient chuté de 82%, entrainant une baisse du S and P de 49%. Et ce sont les valeurs financières qui mènent le rebond que nous avons vécu depuis quelques semaine. Mais aujourd'hui un fossé se creuse entre les banques. Il y a d'un côté les banques aidées par un Etat et de l'autre les banques qui ne le sont pas.
Et beaucoup aimeraient voler à nouveau de leurs propres ailes
Goldman Sachs a annoncé hier qu'elle allait rembourser avant la fin avril les 10 milliards d'euros prêtés par l'Etat. D'autres mastodontes comme Wells Fargo ou encore Bank of America ont annoncé qu'elles vont tout faire pour rembourser le plus vite possible. Et pour cause. Depuis le début de l'année, les banques libres de spéculer engrangent des profits sans précédent ou presque. Jamais les opportunités de trading et d'arbitrage n'ont été aussi massives puisque la plupart des banques sont soient au tapis soient prises dans les filets des aides gouvernementales qui leur imposent des règles de plus en plus strictes.
Elles veulent être également libres de rémunérer leurs équipes et leurs dirigeants
Et c'est probablement la raison principale de cette ruée vers le remboursement. Les banques indépendantes de l'Etat vont pouvoir attirer les meilleurs éléments qui quittent quotidiennement les banques où les bonus vont être interdits de fait. Le monde de la finance va renaître de ses cendres. Avec d'un côté un secteur semi nationalisé et de l'autre un secteur privé qui a déjà replongé dans les délices de la spéculation et des bonus...