Mardi 23 janvier

C'était quitte ou double. Ce mardi 23 janvier était un jour capital pour Carrefour tant les attentes des investisseurs étaient nourries sur le plan de relance que concoctait la direction du distributeur depuis de nombreux mois. Le moins qu'on puisse dire, c'est que la feuille de route présentée par Alexandre Bompard a été des plus convaincantes. Réduction de coûts, stratégie digitale, gains de parts de marché dans le bio et partenariats en Chine voici les principaux ingrédients d'une recette destinée à donner un gros coup de fouet à un distributeur en perte de vitesse....

État des lieux

"Carrefour 2022" ou le plan à 5 ans de la dernière chance. Le distributeur affaibli par deux avertissement sur résultats consécutifs étai grandement attendu au tournant par les marchés. Le menu présenté par Alexandre Bompard pour relancer la machine a séduit les investisseurs. L'actuel PDG de Carrefour a une certaine expérience de redresseur de sociétés à la peine dont Fnac Darty, qui offre désormais un profil séduisant aux investisseurs après de nombreuses années difficiles.

Désormais, c'est le soldat Carrefour qu'il faut sauver de l'âpre concurrence qui se joue entre les différents acteurs de la distribution. Surtout, les consommateurs se détournent de plus en plus des grands formats au profit de magasins à taille plus modeste. Alors, Carrefour a dégainé l'arme classique pour les inciter à se balader dans ses linéaires : la ristourne. Mais au jeu des promotions, le distributeur y a laissé des plumes. Pire encore, le groupe perd des parts de marché, laissant même sa place de leader à Leclerc, qui a capté 21,3% du marché hexagonal.

Sans surprise, l’exercice 2017 a été qualifié de "globalement difficile" par la direction. L'an dernier, le distributeur a constaté un ralentissement de la dynamique de chiffre d'affaires en 2017. Les ventes ont progressé de 1,6% en comparable en 2017 après une hausse de 3,0% observée en 2016. Du côté du résultat opérationnel courant, en revanche, le groupe a loupé le consensus. Cet indicateur est annoncé à 2 milliards d'euros, soit une baisse de 15 % à taux de change courant. En août puis en octobre dernier, le groupe tablait sur un recul de 12 % environ.

Le groupe accuse toujours le coup au Brésil où la croissance du chiffre d'affaires reste toujours faible, pénalisée par la déflation alimentaire. Par ailleurs, cet indicateur devrait pâtir de foyers de pertes évalués à environ 150 millions d'euros. Ils sont liés au réseau des anciens magasins Dia, malgré le transfert en franchise de près de la moitié du parc.

Des économies en chaîne

La rentabilité de Carrefour est en berne. Et pour la faire repartir de l'avant, le distributeur entend abaisser ses coûts de 2 milliards d'euros dès 2020 en année pleine. Pour se faire, Carrefour va simplifier son organisation, réduire ses coûts logistiques et supprimer 2.400 postes. Par ailleurs, le groupe va faire le ménage dans son parc de magasins ex-Dia avec pour objectif d'éliminer les foyers de perte. Quelque 273 magasins seront sacrifiés sur l'autel la recherche de rentabilité. Par contre, Carrefour a pour ambition d'ouvrir 2000 magasins de proximité dans les 5 prochaines années dans les grandes métropoles. Ces enseignes de proximité s'inscrivent dans le virage souhaité par le groupe dans l'e-commerce.

Carrefour va par exemple mettre l'accent sur l'offre de services en ligne avec la livraison à domicile, le Drive et l’ouverture de points de retraits avec le Click & Collect. Carrefour compte ainsi dégager 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans l’e-commerce alimentaire d’ici à 2022. Le groupe a annoncé en marge de son plan, un partenariat avec Stuart, une filiale de la Poste pour les livraisons de proximité. Carrefour investira ainsi 2,8 milliards d'euros sur 5 ans, soit six fois plus que les investissements actuellement consentis pour changer de dimension sur le numérique et l’omnicanal (total des dépenses d’investissement et d’exploitation).

Chine et bio

En plus du digital, Carrefour va accentuer sa présence en Chine. La prise de participation potentielle dans Carrefour Chine de Tencent, leader technologique mondial, et Yonghui, distributeur spécialiste du frais et des petits formats en Chine, ainsi que la signature d’un partenariat stratégique avec Tencent, ouvrent de grandes opportunités pour Carrefour dans ce pays, notamment sur le e-commerce alimentaire.

Et sur le front de l'offre, le distributeur souhaite réaliser un tiers de son chiffre d’affaires via des produits à marques Carrefour d’ici 2022 et augmenter ses ventes à 5 milliards d'euros sur le bio à cette même échéance. Le groupe renforce également son offre bio en ligne, en accélérant le développement de son enseigne spécialisée Greenweez.

Enfin, Carrefour garde comme objectif de conserver une structure financière solide. Le groupe souhaite également maintenir sa politique de dividende, avec un taux de distribution compris entre 45% et 50% du résultat net ajusté, part du groupe.

Alexandre Bompard va appliquer la même recette que celle adoptée pour le redressement de Fnac Darty : renforcement de l'offre omnicanal, réduction de coûts et partenariats. Au premier abord, la feuille de route parait prometteuse. Le talent d'Alexandre Bompard devrait faire que la mayonnaise prenne. On lui accordera notre cofinance comme l'on l'a fait sur Fnac Darty il y a deux ans.

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