Interparfums a jeté ses dernières forces sur les derniers mois de 2012. Et ses efforts ont payé, le concepteur de parfums a dépassé ses objectifs de l’automne dernier grâce à une fin d’année dynamique, notamment aux Etats-Unis et en Asie.
L’année 2012 s’achève ainsi sur un chiffre d’affaires consolidé « record » de 445,5 millions d’euros contre les 420 millions anticipés précédemment. La société affiche une croissance soutenue de 11,8% à taux de change courants et de 6,9% à taux de change constants par rapport à 2011, et ce, malgré une base de comparaison défavorable, liée au lancement de la ligne Burberry Body l’an passé. Et pourtant, l’année 2012 n’a pas été marquée par le lancement de nouveaux parfums. Le groupe de Philippe Benacin peut ainsi toujours compter sur le très fort développement des parfums Montblanc (+51%), Jimmy Choo (+36%) et Boucheron (+96%), qui réalisent conjointement plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires après seulement deux années d’existence au sein d’Interparfums.
La société a confirmé une marge opérationnelle courante supérieure à 12%, soit un demi-point de plus que l’an dernier, sur la base d’un niveau de dépenses de marketing et de publicité de l’ordre de 98 millions d’euros. Interparfums devrait en outre enregistrer un résultat opérationnel non courant un montant de 100 millions d’euros correspondant au produit de 181 millions d’euros - net des charges, provisions et autres amortissements et impôts lié à l’arrêt de la licence Burberry. En conséquence, la trésorerie nette du groupe atteindra environ 200 millions d’euros à la fin de l’été 2013 après une trésorerie nette supérieure à 220 millions d’euros affichée au 31 décembre dernier. Avec ce joli matelas, le groupe reste attentif à toute opportunité de croissance externe avec « l’acquisition d’une ou plusieurs marques en propre, dans l’univers des parfums, des cosmétiques ou du luxe. ». C’est qu’Interparfums a pensé à l’après-Burberry alors que la licence du britannique comptait pour plus de la moitié de son chiffre d'affaires. Pour rappel, faute d'un accord sur la création d'une entreprise commune dans les parfums et les cosmétiques, les deux partenaires de 20 ans ont décidé de couper court durant l’été 2012 leurs négociations.
En 2013, Interparfums va s'appuyer sur la montée en puissance des parfums Lanvin, Jimmy Choo, Montblanc et Boucheron principalement, et lancer de nouvelles lignes féminines Jimmy Choo, Lanvin et VanCleef & Arpels. A l'automne prochain, des « initiatives importantes » concerneront Boucheron, Balmain et Repetto. Les marques du portefeuille hors Burberry devraient donc apporter 245 millions d'euros de revenus, en croissance de plus de 20% par rapport à 2012 sur ce périmètre. Sur ces bases, la contribution de Burberry s’élève à 55 millions d’euros sur la période courant entre janvier et mars et, sur la base du niveau actuel de la parité euro/dollar. Le groupe de Philippe Benacin, continuera à exploiter sur « une période limitée du premier trimestre » la licence Burberry. Le parfumeur français a également signé un contrat exclusif de 20 ans avec Karl Lagerfeld, avec pour objectif une nouvelle ligne en 2014. Ainsi, la société vise un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros pour l’année 2013, soit une croissance de 16% hors Burberry par rapport à l’an passé.
Fin juillet, le dossier avait subi de lourds dégagements pour revenir sur les 17 euros après l’annonce Mais depuis le dénouement du feuilleton Burberry, le titre s’est senti libéré d’un poids pour retrouver ses plus hauts annuels à 24,70 euros, soit un gain de 40% au compteur. La trésorerie nette devrait représenter à la fin de l'été 2013, 37% de sa capitalisation boursière. Aux cours actuel, l’action semble correctement payée avec un PER de 16. Positif.
