Mardi 18 septembre

Alors que le marché s'impatiente devant le peu d'empressement de l’Espagne à demander un plan de sauvetage pour son économie, Madrid testait la confiance des investisseurs en empruntant 4,58 milliards d’euros à 12 et 18 mois, un montant plus élevé que prévu, avec des coûts d'emprunts plus faibles que lors de l'adjudication du mois d'août.

Si le vrai test aura lieu jeudi prochain avec des obligations à trois et dix ans, cette dernière échéance étant perçue comme le baromètre de la confiance du marché, force est de constater que les émissions de ces dernières semaines se sont bien passées.

Une détente à mettre au crédit du lancement par la Banque centrale européenne (BCE) le 6 septembre dernier d'un nouveau programme d'achats d'obligations pour soutenir les pays les plus fragiles de la zone euro, Espagne en tête. Une annonce qui à elle seule a suffi pour apaiser les tensions sur les marchés obligataires.

Dans le détail, le Trésor a donc alloué pour 3,56 milliards d'euros de titres à 12 mois arrivant à échéance le 20 septembre 2013, et assortis d'un taux moyen de rendement de 2,835%, contre 3,070% lors de l'adjudication du 21 août. La demande s'étant élevée à 7,23 milliards d'euros, le ratio de couverture est ressorti en nette hausse à 2,03, contre 1,91.

Madrid a également placé pour 1,02 milliard d'euros de titres à 18 mois, arrivant à maturité le 21 février 2014, et assortis d'un taux moyen de 3,072%, contre 3,335% lors de l'adjudication du 21 août. La demande s'est élevée à 3,63 milliards d'euros, pour un ratio de couverture de 3,56.

Ainsi, la tentation de ne rien faire est forte alors que les taux espagnols sont revenus à des niveaux plus raisonnables, dans l’anticipation d’une intervention de la BCE. Tant que les taux restent bas, Madrid n'est pas incitée à demander formellement de l'aide, mais le pays, qui teste la patience des marchés, n’est pas à l’abri d’un regain de tension sur ses taux d'emprunts, dont le dix ans est d'ailleurs repassé la veille au-dessus de 6% avant de revenir ce mardi à 5,88%

Par ailleurs, pour profiter du programme de la BCE, Madrid doit obligatoirement faire une demande officielle auprès des fonds de secours européens, demande qu’elle ne cesse de repousser. "Actuellement nous étudions la situation, nous allons voir si cela nous convient ou pas, si c'est nécessaire ou pas", a ainsi déclaré le dirigeant conservateur Mariano Rajoy la semaine dernière.

Mais la quatrième économie de la zone euro aurait tort de se croire sortie de l’ornière. Le chemin est d’ailleurs pavé d'échéances cruciales ces prochaines semaines, à commencer par le projet de budget 2013 le 27 septembre, puis les audits du secteur bancaire le 28 et enfin la décision de Moody's, qui pourrait être la première agence de notation à rétrograder le pays à la catégorie spéculative, qui interviendra au plus tard le 30 septembre. Enfin, le mois d’octobre sera aussi un mois décisif sur le plan financier, Madrid devant rembourser des créances arrivant à maturité qui totalisent 30 milliards d’euros.

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