Lundi 30 juillet

Qui aurait crû que l'Irlande, empêtrée dans une grave crise bancaire en 2010-conséquence de la crise des subprimes de 2008, notamment en raison de l'éclatement de la bulle immobilière-arriverait à repartir d'un bon pied. Et pourtant, c'était loin d'être gagné, l'Irlande a été un des premier pays à connaître le même sort que la Grèce, même si la situation du pays est sensiblement différente.

Petit retour en arrière. En septembre 2010, l'Irlande avait dû jouer les pompiers de service en se portant au secours de ses banques, ce qui a alourdi considérablement son déficit public pour atteindre 32 % du PIB. Devant cette situation insoutenable, le pays tâtonne avant de solliciter l'aide du Fonds européen de stabilité financière (FESF), de crainte, en contrepartie, de lui voir être imposé le relèvement de son impôt sur les sociétés, très attractif...Finalement, la raison et surtout l'urgence l'emporte. Le pays est au bord du précipice. Alors, en novembre 2010, un plan de sauvetage est donc mis en place au niveau européen de concert avec le FESF. Il prévoit l'octroi de prêts allant de 80 à 90 milliards d'euros.

Fin mars 2011, le couperet tombe. Le plan de sauvetage se révèle être insuffisant, les résultats des stress-tests bancaires indiquent que l'aide européenne n'a pas pu éponger toutes les pertes essuyées par les banques irlandaises. Le gouvernement est donc contraint de nationaliser plusieurs établissements et de recapitaliser l'ensemble du secteur pour un montant de 24 milliards d'euros. En plus, un plan de rigueur de 15 milliards d'euros a été mis en place pour éviter à l'ex-« Tigre celtique » de sombrer. Coup dur pour une contrée en forte croissance et en excédent budgétaire avant que la bulle immobilière n'éclate en 2008. Ce dynamisme économique était envié et son modèle était admiré dans toute Europe.

Alors pour revenir à de meilleures fortunes, l'Irlande a dû faire de nombreux efforts et sacrifices pour restaurer la santé de son système financier. Des engagements qui ont porté leurs fruits, le Fonds monétaire international salue les actions du pays pour redresser son économie et lui permettre d'échapper à la récession malgré les problèmes de la zone euro. La politique de rigueur a permis une réduction spectaculaire du déficit budgétaire, passé de plus de 30% du produit intérieur brut (PIB) en 2010 à moins de 10% en 2011, une performance « largement conforme à l'objectif fixé », a noté le FMI dans son cinquième rapport d'étape. Après un déficit attendu de 8,6% cette année, les experts de l'institution internationale estiment que l'Irlande est en mesure de revenir sous le seuil des 3% d'ici à 2015 si elle ne relâche pas ses efforts.

Plus récemment, l’Irlande s’est même payée le luxe de faire sa première levée de fonds sur le marché depuis Septembre 2010. Une opération réussie puisque la demande a été forte même si les taux étaient encore relativement élevés (6.10% sur 8 ans). Ce niveau de rendement est certes supérieur aux 3% que l'Irlande paie au FMI et à l'Union européenne, mais il est en deçà des rendements moyens de 6,4% et de 6,7% que l'Espagne a dû consentir la même semaine pour placer du papier à cinq et huit ans. Les marchés choisissent donc de voir le verre à moitié plein, et saluent ces premiers pas vers une sortie du régime d’aide.

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