L'Eurogroupe a prévenu le gouvernement grec qu'il n'obtiendrait le déblocage d'une nouvelle tranche d'aide financière qu'en échange d'un plan de réformes économiques complet et détaillé, et que le délai pour y parvenir était de plus en plus court.
A l'issue d'une réunion tendue avec le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a rappelé que le déblocage de la tranche d’aide de 7,2 milliards d'euros du plan d'assistance financière ne sera plus possible après le mois de juin.
Pour l’Eurogroupe, il est clair que les créanciers d'Athènes ne discuteraient pas de financement à plus long terme ou d'un allègement de la dette tant que la Grèce n'aurait pas conclu un accord d'étape complet.
"Il nous faut une liste globale et détaillée de réformes", a insisté le président de l'Eurogroupe. "Un accord global est nécessaire avant que tout paiement puisse avoir lieu. Nous sommes tous conscients que le temps commence à manquer."
Le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, a noté qu'en dépit de progrès ces derniers jours, les créanciers de la Grèce étaient encore très loin d'un accord avec Athènes.
"Notre message aujourd'hui est très clair : nous devons accélérer, nous devons accélérer à partir de maintenant. Il n'y a pas d'autre choix si nous voulons atteindre l'objectif que nous partageons tous, celui d'une Grèce stable et prospère arrimée à la zone euro", a-t-il déclaré.
Yanis Varoufakis a cherché à minimiser ces divergences et s'est déclaré prêt au compromis. "Nous voulons un accord et nous sommes disposés à faire des compromis pour y parvenir", a-t-il dit. "Le coût de l'absence de solution serait énorme pour nous tous, pour la Grèce et la zone euro."
Il a reconnu que les négociations étaient difficiles en ajoutant : "Nous trouverons une solution » et que "Les désaccords actuels avec nos partenaires ne sont pas insurmontables".
En attendant, les négociations promettent d’être âpres avant de parvenir à débloquer la dernière tranche, de 7,2 milliards d'euros, prévue par l'actuel plan d'assistance financière.