Mardi 30 juin

Mauvaise nouvelle pour la BCE mais excellente nouvelle pour les adeptes de la planche à billet. L’inflation a ralenti en juin dans la zone euro avec un indice des prix qui ne grappille que 0,2% en rythme annuel, contre 0,3% le mois précédent, selon Eurostat. L'inflation "core" recule aussi de 0,9% à 0,8%.

C'est confirmé, l’inflation ne va pas du tout dans le sens de la BCE qui vise un taux à moyen terme de 2%. A seulement 0,2% on est donc très loin du taux optimal, ce qui devrait inciter la banque centrale européenne à poursuivre ses rachats d’obligations souveraines afin de baisser le coût du crédit, et en bout de ligne, relancer la croissance en zone euro.

Pour rappel, la BCE a lancé un programme de rachats d’actifs qui consiste à injecter dans le circuit financier plus de 1100 milliards d’euros d’ici septembre 2016. L’équivalent de 60 milliards par mois, toujours dans l’optique de relancer le crédit, pour financer la consommation et l’investissement, et in fine la croissance.

L’autre objectif du programme de la BCE, implicite cette fois, était de faire reculer l’euro. De 1,35$, la devise européenne a effectivement reflué autour des 1,10$ offrant ainsi une bouffée d’oxygène aux entreprises qui exportent hors zone euro. Or, le ralentissement de l’inflation européenne survenu au mois de juin, combiné au risque du Grexit devrait inciter la BCE à ne pas ralentir le rythme de ses rachats d’actifs pour ses deux raisons. En effet, les injections actuelles ne sont pas suffisantes pour relancer l’indice des prix qui reste très loin du seuil des 2% ensuite le risque, non négligeable d’un grexit qui pourrait semer la panique sur les marchés.

La sortie d’un pays de la zone euro serait en effet une première historique, ce qui alimenterait l’incertitude. Aversion au risque qui contaminerait rapidement le marché des obligations souveraines. Or, l’objectif de la BCE est précisément d’éviter une flambée des coûts d’emprunts des pays européens. Il lui suffit alors de racheter du papier dès que quelques tensions sur les obligations souveraines apparaissent comme ce fut le cas pour le Portugal, l’Italie, ou l’Espagne dont les taux ont avoisiné le seuil fatidique des 7% au plus fort de la crise grecque . Mais cette fois-ci, la BCE est armée pour éviter une contagion à d’autres pays fragiles de la zone euro. C’est en cela que la crise grecque de 2010 n’est pas celle de 2015. Le bazooka de la BCE est désormais opérationnel pour éteindre tout départ d’incendie dans la zone euro, ce qui n’était pas le cas lors de la précédente crise souveraine.

La réaction des marchés est logique. Notamment sur l’euro qui redonne du terrain. Les « éléments » à savoir le risque d’un grexit, la baisse de l‘inflation, et le maintien voir l’accélération du QE de la BCE, plaident pour une correction de la monnaie unique. C’est qui se produit actuellement, l’euro reculant de 0,45% à 1,1142$ après avoir bien résisté la veille comparé à la chute des marchés actions, terrorisés par le scénario d’un chaos grec. Les marchés actions ne s’y sont pas trompés non plus. La perspective d’un maintien ou même d’une accélération du programme de rachats d’actifs de la BCE au cas où les choses tournent au vinaigre rassurent les marchés. Sans oublier que les investisseurs raffolent des liquidités déversées chaque mois par les banques centrales, c’est même leur principal carburant. Le CAC ne s’y est pas trompé. Après avoir testé un plus bas à 4794 points, le marché s’est redressé avec une force impressionnante et s’offre désormais le luxe de s’inscrire en territoire positif, en grappillant 0,14%, à 4874 points.

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