Il avait promis une révolution. Les régles proposées par la Commission Européenne en matière de contrôle des marchés ne provoqueront pas d'émeutes. Mais il faut reconnaître que ce sont des propositions qui vont dans le bon sens
Michel Barnier a annoncé hier les projets de la Commission Européenne pour le contrôle des marchés
Il nous avait promis mardi une révolution mais il ne doit pas maîtriser parfaitement la signification du mot révolution. Cependant, essayons pour une fois d'être de bonne foi. Les propositions de la Commission Européenne vont dans le bon sens et en matière de produits dérivés par exemple, je ne peux que les applaudir. Sans entrer dans des détails techniques fastidieux, il faut juste comprendre que les produits dits dérivés, tous les produits financiers complexes qui germent dans les cerveaux des génies de la finance peuvent être traités de gré à gré,c'est-à-dire sans transparence et sans valorisation officielle, ce sont souvent les traders eux-mêmes qui directement ou indirectement, disent ce que vaut ce qu'ils ont acheté ou vendu. Ce qui a conduit à des dérapages massifs. Ils peuvent être également traités sur des marchés standardisés.
Est-ce que cela change vraiment quelquechose, si on traite ces produits, qui sont souvent des bombes à retardement, sur des marchés standardisés.
Oui. Cela change tout. Car il y a une chambre de compensation qui tous les jours donnent la vraie valorisation de ces produits et réclament à celui qui a une position perdante de déposer de l'argent, chaque jour, pour compenser sa perte potentielle. Il est dés lors de se réveiller un an après avoir pris une position et de s'apercevoir qu'on a perdu la moitié du bilan de la banque…
Position assez dure pronée sur les ventes à découvert qu'on a souvent accusées de tous les maux?
On peut dire plutôt que Barnier propose une voie moyenne sur les ventes à découvert. On pouvait les interdire totalement, ce qui est de fait impossible si toutes les places financières mondiales ne le font pas simultanément, ou les autoriser sans restriction, ce qui était dangereux. La voie moyenne c'est de les autoriser à condition que le vendeur puisse justifier qu'il vend quelquechose qu'il détient, même s'il l'a seulement emprunté. Il faut l'avouer, les propositions de Barnier sont bonnes….