La France est entrée depuis une semaine en zone de turbulences électorales. Il faut dire que nous l'avons bien cherché. Avec une campagne déprimante, des candidats pitoyables et des programmes déconnectés de la réalité de la crise, nous voilà exposés à tous les vents des marchés. Des marchés dénoncés par tous les candidats, mais des marchés qui financent notre dette...
La France va être suivie de près par les investisseurs dans les semaines qui viennent
C’est parti depuis une semaine. La France va voter à la fin de cette semaine. Mais quel que soit le candidat qui sera élu, le verdict des investisseurs est tombé : La France doit lancer un programme de réformes structurelles à l’italienne et s’attaquer enfin à la réduction de ses dépenses publiques. Or chacun des deux principaux candidats a donné hier un meeting à Paris, aucun n’a réellement parlé de sacrifices, et les deux ont donné des raisons aux marchés de s’inquiéter. Sarkozy a remis en cause l’indépendance de la Banque centrale Européenne et c’est le sujet qui énerve le plus les allemands, et Hollande veut renégocier le traité européen fraîchement signé et c’est l’autre sujet qui énerve les allemands.
Qu’est ce qu’il va falloir suivre comme indicateurs de la fébrilité des investisseurs sur la France dans les semaines qui viennent ?
Il va falloir suivre de près quatre éléments essentiels. Les taux des emprunts d’état à 10 ans, d’autant plus que le fameux contrat à terme sur cet emprunt qui a mis en rogne Mélenchon est ouvert depuis quelques minutes. C’est la barrière des 3% qu’il faut surveiller. Les CDS bien sûr qui restent un des éléments de spéculation les plus utilisés. Les valeurs bancaires Françaises. Il est clair que les valeurs bancaires sont le moyen le plus simple dans cette crise pour jouer la santé financière d’un pays. Et le CAC bien sûr, qui est particulièrement sensible aux valeurs bancaires.
L'euro est-il un indicateur de l’éventuelle fébrilité autour de la situation Française
En partie. Mais pour l’euro c’est plus compliqué. Le facteur déterminant pour l’euro dans les jours qui viennent c’est aussi et peut être surtout la situation en Espagne et en Italie. Ce qui est certain c’est que la France est au centre des radars des investisseurs. Après une campagne déconnectée de la réalité de la crise et un affrontement de programmes surréalistes, les candidats nous ont exposés à d’éventuelles attaques des marchés. Des marchés qui sont critiqués par tous les candidats, mais qui sont nos créanciers, car depuis 1974 nous n’avons pas équilibré une seule fois notre budget. Attachez vos ceintures, nous sommes entrés depuis une semaine en zone de turbulence électorale.