Rappelez vous le scénario annoncé il y a prés d'un an. Attaques sur la Grèce, puis l'Irlande, le Portugal, l'Espagne ensuite, l'Italie après et enfin la France. Tout se déroule comme prévu. Et dans le scénario, après l'Europe, les Etats Unis...
Toujours beaucoup de pression des Etats-Unis sur l'Europe pour qu'un accord majeur soit signé lors du prochain sommet
Passons sur le fait que les Etats-Unis se permettent depuis quelques semaines de faire la leçon à l'Europe sur la manière de gérer ses finances. On sent aux Etats-Unis une vraie nervosité face à la crise Européenne. Au-delà de l'impact de la crise sur la croissance économique Américaine, qui est l'inquiétude affichée par les officiels américains, je pense que leur vraie crainte c'est la contagion sur la dette. Remarquez à quel point le scénario annoncé il y a plus d'un an maintenant se déroule sans vraie surprise. L'onde de choc devait se propager de la Grèce à l'Irlande, au Portugal, puis à l'Espagne, puis à l'Italie et enfin à la France. C'est ce qu'il se passe. Mais dans le scénario, il y a également la pression sur la dette Américaine.
Une pression qu'on ne sent pas du tout puisque les taux d'emprunt américain sont encore très bas
La note américaine a été dégradée cet été et pourtant les Etats-Unis empruntent encore à des taux étonnamment bas compte tenu de leur dette colossale, de leur déficit abyssal et de leur croissance molle. Mais comme l'Italie, et comme la France, ce qui doit arriver finit par arriver. Si les Européens parviennent à un accord significatif ce week end, l'Europe peut obtenir un répit de quelques semaines voire de quelques mois. Et l'attention des investisseurs se tournera vers les Etats-Unis
Finalement la crise de la dette Européenne fait diversion
Tant que l'Europe est au centre des préoccupations, on laisse les Etats-Unis tranquille. Mais très franchement la situation des Etats-Unis est aussi mauvaise que celle de l'Italie et largement plus mauvaise que celle de la France. Si l'Italie est attaquée, si la France est attaquée, les Etats-Unis ne seront pas épargnés. Je dois vous avouer que je suis plus inquiet pour les Etats-Unis que pour l'Europe car les Etats-Unis n'ont même pas commencé à envisager de réduction de déficit. Le triple A de la France est une aberration, on l'avait dit ici il y a quelques jours. Les taux d'emprunt des Etats-Unis sont aberrants. Et les marchés ont tendance à s'attaquer aux aberrations.