La période n'est pas des plus simples pour Altice. Le groupe de Patrick Drahi tente de rassurer les marchés sur sa situation financière mettant ainsi un terme aux récentes rumeurs la concernant. Si le groupe exclut toute levée de fonds pour se remettre à flot, il promet toutefois des cessions d'actifs pour se désendetter. Le titre rebondit de 10% ce lundi, ce qui est loin d'être suffisant pour éponger la chute de 50% de son action sur les deux dernières semaines.
Pas de levée de fonds
Non, c'est non. Patrick Drahi monte au créneau pour faire taire les rumeurs concernant la capacité d'Altice à composer avec une dette tutoyant les 50 milliards d'euros à la fin septembre, héritée de la course effrénée aux acquisitions réalisées sur le continent européen et aux Etats-Unis. Altice ne procédera pas à une levée de fonds pour se désendetter. Pour se donner une bouffée d'oxygène sur le plan financier, le groupe mettra sa course aux emplettes en sommeil et optera pour des cessions d'actifs non stratégiques. Bouygues serait déjà sur les rangs pour acquérir une partie des pylônes d'antennes relais d'SFR.
Dans le rouge avec SFR
La firme de Patrick Drahi est pénalisée par les résultats de sa filiale française SFR, qui représentent la moitié des revenus du groupe. SFR continue notamment de perdre des clients dans le fixe à un rythme soutenu (-75.000 sur les trois derniers mois) malgré les dépenses en contenus. Toutefois le mobile fait mieux. SFR regagne des clients (+16.000 sur les trois derniers mois) et voit son nombre d'utilisateurs progresser en base annuelle pour le deuxième trimestre consécutif.
L'activité aux États-Unis est en revanche très satisfaisante. La baisse du chiffre d'affaires outre-atlantique vient en fait de l'évolution du dollar. À change constant, Altice USA progresse de 3,2 %. Et Patrick Drahi compte bien sur cette dynamique pour asseoir sa position outre-atlantique. Jeudi, Altice annonçait le lancement de sa première box triple play aux Etats-Unis. S'il arrive à faire profiter ses activités de bouquets télévisés et de téléphonie de cette bonne dynamique, les États-Unis - où la marge d'Ebitda (45 %) est déjà largement plus haute qu'en France (37 %) - s'imposeraient comme le moteur principal du groupe.
Le titre est chahuté en Bourse et à vu son cours être divisé par 3 depuis ses plus hauts de deux ans, et il faudra sans doute du temps pour que la confiance soit restaurée auprès des investisseurs. Mais nous faisons le pari que, sur le long terme, Patrick Drahi et son équipe arrivent à redresser SFR et a profité de la bonne dynamique d'Altice USA. Nous conservons notre conseil PEA sur Altice .
