Aux lendemains de la publication d'un troisième trimestre décevant, plombé par sa filiale SFR, qui a fait chuter le cours de son action, Altice annonce une rapprochement avec l'opérateur Sprint pour commercialiser des services mobiles aux États-Unis
Altice a connu vendredi la pire séance de Bourse de son histoire. Le titre a perdu 22,6 % à la Bourse d'Amsterdam après la publication de ses trimestriels très décevants. La purge continuait aujourd'hui avec une baisse de plus de 8 %
Le chiffre d'affaires du groupe a reculé de 1,8 % avec une baisse en France (-1,3%), au Portugal (-3,1%) ou encore aux États-Unis (-2.5%).
La firme de Patrick Drahi est surtout pénalisée par les résultats de sa filiale française SFR, qui représentent la moitié des revenus du groupe. SFR continue notamment de perdre des clients dans le fixe à un rythme soutenu (-75.000 sur les trois derniers mois) malgré les dépenses en contenus. Toutefois le mobile fait mieux. SFR regagne des clients (+16.000 sur les trois derniers mois) et voit son nombre d'utilisateurs progresser en base annuelle pour le deuxième trimestre consécutif.
L'activité aux États-Unis est en revanche très satisfaisante. La baisse du chiffre d'affaires outre-atlantique vient en fait de l'évolution du dollar. À change constant, Altice USA progresse de 3,2 %. Et Patrick Drahi compte bien sur cette dynamique pour asseoir sa position outre-atlantique. Jeudi, Altice annonçait le lancement de sa première box triple play aux Etats-Unis. S'il arrive à faire profiter ses activités de bouquets télévisés et de téléphonie de cette bonne dynamique, les États-Unis - où la marge d'Ebitda (45 %) est déjà largement plus haute qu'en France (37 %) - s'imposeraient comme le moteur principal du groupe.
Et hier, le câblo-opérateur a annoncé qu'il allait utiliser le réseau télécoms de l'opérateur Sprint pour commercialiser des services mobiles aux États-Unis dans le cadre d'un accord pluriannuel. Les deux groupes ont annoncé ce partenariat au lendemain de l'échec du projet de fusion entre Sprint et T-Mobile US, qui aurait créé un opérateur télécoms mobile susceptible de concurrencer les leaders du marché américain.
Altice frappe ainsi un nouveau grand coup outre-Atlantique après les rachats des câblo-opérateurs Suddenlink et Cablevision. Cette opération permettra à Altice USA de concurrencer Verizon.
Nous sommes positisf sur Altice. La purge provoquée par des résultats certes décevants nous paraît exagérée et constitue au contraire un bon point d'entrée. La société devrait retrouver le chemin des bénéfices cette année et profiter d' un nouveau relais de croissance aux États-Unis