C'était le sentiment général hier en Europe, malgré l'impact désastreux de l'échec de l'adjudication des emprunts allemands: bien fait pour eux. Voir l'Allemagne qui bloque l'Europe depuis 10 jours et qui se pensait à l'abri subir la honte habituellement réservée aux "pays du club med"... c'est quand même un grand moment de bonheur
Échec retentissant de l'adjudication allemande hier
Allez. Pas d'hypocrisie. Dans l'ambiance actuelle sur les marchés, les occasions de se réjouir ou de sourire sont rares. Alors, ne nous privons pas d'un petit plaisir. Voir l'Allemagne ne pas réussir à emprunter sur les marchés c'est quand même un vrai plaisir. Les voir réduits à faire intervenir leur banque Centrale pour boucler une adjudication cela a du faire plaisir aux dirigeants Grecs, Espagnols ou Italiens même s'ils en ont subi les conséquences avec une flambée des taux partout. L'arrogance est toujours punie, je rappelle qu'un des dirigeants du parti d'Angela Merkel avait annoncé hier que maintenant on parlait partout allemand en Europe.
Est-ce que c'est un accident ou un changement de tendance?
Les deux en fait. Les taux allemands à 10 ans qui étaient descendus jusqu'à 1.63% en novembre étaient trop bas, artificiellement bas par l'effet valeur refuge et leur remontée, un jour ou l'autre, était inéluctable. Mais c'est évidemment le signe que le monde entier se méfie aujourd'hui de l'Europe, en partie du fait de l'intransigeance allemande depuis 10 jours.
Est-ce que les Allemands vont modifier leur position ?
Là, ne nous réjouissons pas trop vite. Il va falloir plus qu'une adjudication ratée pour que la psycho rigidité allemande s'évapore. Mais cela va dans le bon sens. L'arroseur allemand a été sévèrement arrosé hier. Pour comprendre la portée psychologique d'un évènement comme celui d'hier en Allemagne, rappelons qu'en Allemand le mot dette se dit Schuld. Et que c'est le même mot qu'on emploie pour traduire une faute, ou de la culpabilité. En conclusion , en Français, ce qui s'est passé hier c'est bien fait.