Airbus affiche sa confiance pour le reste de l’année tout en restant prudent. Le constructeur aéronautique a confirmé ses objectifs pour 2014 mais il a prévenu que les coûts liés au développement de son avion militaire A400M allaient être plus importants que prévu.
Amélioration de la rentabilité
Le groupe a publié des résultats trimestriels de bonne facture marqués par une rentabilité qui a dépassé les attentes du marché au troisième trimestre. Le free cash-flow a agréablement surpris les analystes puisqu’il est positif à hauteur de 180 millions d’euros hors acquisition alors qu’ils redoutaient une perte concernant cet indicateur.
Au troisième trimestre, Airbus a publié un chiffre d'affaires stable à 13,3 milliards d'euros et en hausse de 4% pour s`établir à 40,5 milliards d`euros au 30 septembre 2014. Les prises de commandes du groupe au troisième trimestre ont atteint 78,7 milliards d'euros et la valeur du carnet de commandes s'élevait à 765,4 milliards d'euros au 30 septembre 2014. Les prises de commandes chez Airbus Helicopters ont porté sur 208 unités dont 19 appareils Super Puma. Les prises de commandes chez Airbus Defence and Space ont augmenté de 16 %, alimentées par une demande soutenue d`appareils de transport légers et moyens et par les contrats conclus au troisième trimestre dont trois satellites de télécommunications.
Un peu plus bas dans le compte de résultat, le bénéfice d'exploitation avant éléments non récurrents, considéré comme un bon indicateur de sa marge commerciale, augmente de 16% à 827 millions, au titre du trimestre écoulé. Mais les effets de changes ont pénalisé les profits du groupe. Le résultat net chute de 41% au troisième trimestre pour ressortir à 264 millions d'euros, contre 445 millions d'euros un an plus tôt.
Objectifs confirmés
Le groupe table toujours pour cette année sur une stabilité de son chiffre d'affaires et sur une croissance « modérée » de son résultat opérationnel avant éléments non récurrents, sur la base d'une hypothèse d’une parité d’un euro pour 1,35 dollar. Le flux de trésorerie disponible avant acquisitions est également attendu à l'équilibre. Il confirme en outre un objectif de rentabilité opérationnelle de 7 à 8% en 2015 avant la prise en compte du développement de l`A330neo, dont l`impact net est estimé à environ -70 points de base. Pour 2014, le nombre des livraisons d'Airbus devrait être similaire à celui de 2013, en tenant compte de la livraison des premiers A350 XWB. Le nombre de commandes nettes d'avions commerciaux devrait, lui, être supérieur aux livraisons. Airbus précise qu'il finalisera des « mesures correctives » pour l'A400M début 2015, lors des résultats 2014, citant des difficultés liées à la montée en cadence du programme et aux demandes des clients lors des livraisons.
Retour un an en arrière
La réorganisation des activités d’Airbus porte ses fruits. Le groupe aéronautique et de défense avait acté en janvier son recentrage avec l’adoption du nom de sa principale filiale, Airbus. Un choix qui est loin d’être fortuit. Airbus est encore la seule division à faire les beaux jours du groupe, la filiale civile du groupe aéronautique assure en effet la plus grand part de son chiffre d'affaires. En juillet 2013, le groupe aéronautique et de défense avait fait part de sa nouvelle organisation articulée en trois divisions. Le groupe est ainsi composé d’une part, d’une division aéronautique civile avec Airbus, d'autre part l'espace et la défense avec Airbus Defence & Space et enfin Airbus Helicopters, qui remplacera Eurocopter sur un périmètre inchangé et regroupera les activités d'hélicoptères civils et militaires. Cette restructuration aura, malgré tout un prix. D’ici 2016, 5 800 postes seront sacrifiés sur l’autel de ce changement de cap. La mise en œuvre de cette nouvelle structure va se poursuivre sur le deuxième semestre 2014. Le groupe tourne ainsi la page d’une entité équilibrée entre activités militaires et civiles, comme c’est le cas pour Boeing, son éternel rival.
