Hasard du calendrier: hier le vice président de la Banque Centrale Européenne confirmait qu'ils étaient prêts à racheter des emprunts d'état si nécessaire et Juncker annonçait son plan de relance de l'investissement. Les euro grincheux professionnels se sont jetés sur leur calculette pour expliquer que le plan n'était pas crédible. Ce n'est pas le sujet. Le sujet c'est que l'Europe bouge.
Déjà beaucoup de critiques après l’annonce du plan de relance Européen présenté par Jean Claude Juncker.
Et ça m’énerve. Cela fait des années qu’on demande à l’Europe de se bouger pour relancer l’économie, des années qu’on critique l’Allemagne parce qu’elle s’oppose à tout projet de relance sur fonds publics, et pour une fois qu’on a une initiative Européenne d’investissement, elle se fait démolir par les grincheux et les euro grincheux en particulier. Ils se sont rués sur leur calculette pour expliquer qu’avec 21 milliards de fonds européens on n’aurait jamais un total de 315 milliards d’euros d’investissement.
Il faut quand même reconnaître que l’effet de levier est très élevé
Et pourrait paraître peu crédible mais dans un contexte de taux d’intérêt à zéro, de liquidités massives sur le marché et donc de recherche désespérée de rendement d’investisseurs institutionnels, cet effet de levier est totalement possible. Si les projets sont bien sélectionnés et qu’ils offrent une rente à long terme même limitée, il y aura une ruée des investisseurs. Mais imaginons que les grognons aient raison et que l’effet de levier ne soit pas de 15 mais de 5 seulement et qu’on parle simplement de 100 milliards d’investissement, c’est déjà un grand pas. Une première. Un changement radical d’orientation de l’Europe et de l’Allemagne en particulier.
Il y aurait déjà 700 milliards d’euros de projets à financer sur la table.
Il va falloir être très sélectif mais c’est un bon début. Rendez vous compte tout de même de ce qu’il se passe aujourd’hui en Europe : la Banque Centrale Européenne a les mains libres pour acheter des emprunts d’état si nécessaire et son vice président l’a confirmé hier. D’ailleurs le simple fait d’en parler, même sans agir a envoyé les taux européens hier encore à des niveaux de baisse record. Et l’Europe se lance dans un plan de relance de l’investissement. Qui aurait pu imaginer cela il y a encore quelques mois. Non, l’Europe fait tous les efforts nécessaires. C’est aux Etats maintenant de se bouger un peu. L’Allemagne pour investir, la France pour réformer.
