Plus une semaine ne va passer sans l'annonce d'un lancement d'un service financier par les réseaux sociaux ou par un Apple ou autre. Cette semaine, c'est la BPCE qui a annoncé la possibilité de transfert d'argent gratuit par Twitter. Ou plutôt Twitter qui se sert de BPCE pour entrer dans le monde du paiement. Après Facebook, et après Apple. La guerre a commencé.
Lancement par le groupe bancaire BPCE du transfert d’argent par Twitter
L’innovation, et on peut même dire la révolution, bancaire est en marche. Même si cette possibilité de transfert d’argent par Twitter ne s’adresse pour l’instant qu’à un peu moins de 100,000 personnes qui ont le système de portefeuille électronique S Money, on sent que les expériences se multiplient. Et que les banques essaient de faire face à la concurrence sauvage que vont leur faire les opérateurs Américains. Facebook est déjà en test sur le transfert d’argent, notamment au Japon avec le groupe Rakuten, Apple a lancé son Apple Pay, principalement aux Etats Unis et c’est maintenant au tour de Twitter.
Dans le cas présent, il s’agit d’une collaboration entre une banque et Twitter, pas d’une concurrence
Dans un premier temps, les groupes américains jouent la carte de la coopération avec les banques car aujourd’hui ce sont les banques qui possèdent les tuyaux vers les comptes des clients. Mais dans quelques années, voire quelques mois, plus besoin des banques. Les GAFA par exemple auront leur propre tuyauterie. On le voit, le cheval de Troie c’est le paiement. Ces opérateurs vont d’abord chercher à remplacer le cash et à tous les petits paiements, dans le cas de Twitter avec la BPCE, on va quand même jusqu’à 250 euros. Mais une fois le paiement capté, rien n’empêchera d’aller plus loin, virements, transferts, et ensuite prêts emprunts probablement à travers le crowdfunding et bien sûr les placements.
Est-ce que les banques vont pouvoir résister ?
On le voit avec la BPCE et Twitter, elles vont chercher à réagir en s’alliant. Elles peuvent encore sauver la mise mais ça va être difficile. Pas demain car nous avons du mal à changer nos habitudes, on le voit bien avec la part relativement faible de la banque en ligne. Mais après demain. Cette révolution vise les générations qui ne savent même pas à quoi sert une agence bancaire mais passent quatre heures par jour sur internet et sur les réseaux sociaux. Pour ces générations, échanger des messages ou de l’argent passe naturellement par le même canal. La banque 3.0 ne sera pas une banque.