Apple va être sous pression cette semaine. La Commission Européenne va lancer une procédure pour évasion fiscale et aide gouvernementale déguisée de l'Irlande. Tout cela avec la bénédiction des autorités Américaines qui, après avoir fait sauter le secret bancaire en Europe, ont décidé de s'attaquer aux tonnes de cash accumulées offshore par les grands groupes Américains.
Apple n’a pas le temps de fêter le lancement de l’IPhone 6, il va subir cette semaine les foudres de la Commission Européenne
L’Europe semble, cette fois, décidée à s’attaquer aux magouilles fiscales de certains grands groupes Américains. Apple en tête. La Commission Européenne va lancer une procédure après une enquête qui prouve qu’Apple bénéficie depuis plus de 20 ans d’une aide gouvernementale déguisée en Irlande. Rappelons qu’Apple paie seulement 2% d’impôts en Irlande et quasiment rien dans tous les pays d’Europe comme la France où elle fait son business. On parle tout de même d’une évasion fiscale de plus de 137 milliards de dollars.
Apple n’est pas seul visé
Il y a pour l’instant Apple en Irlande et Starbucks en Hollande. Mais en fait ce ne sont pas les groupes Américains qui sont seulement visés, ce sont les Etats comme l’Irlande, le Luxembourg et la Hollande. Des Etats qui sont membres de la zone euro mais continuent à profiter de leur statut de paradis fiscaux et à détourner de l’argent des autres membres. Tout cela se fait aussi sous la pression de l’Administration Américaine qui veut également que cette évasion fiscale qui nuit aussi aux Etats Unis soit combattue. On est à un véritable tournant. Rappelez vous que ce sont les Américains qui ont fait sauter le secret bancaire en Suisse et ailleurs pour les particuliers, ils veulent maintenant s’attaquer à l’évasion fiscale des groupes Américains
Est-ce que tout cela peut aboutir ?
Ce n’est pas gagné mais maintenant que les Etats Unis en ont fait une affaire nationale, l’Europe a une chance unique : celle de s’attaquer enfin à l’harmonisation fiscale. On ne peut pas avoir la même monnaie et accepter que des membres pratiquent le dumping fiscal voire le détournement fiscal. On l’a dit souvent. L’euro ne peut pas fonctionner s’il n’y a pas de politique économique commune. Mais il faut aussi une politique fiscale commune. Cette attaque contre Apple pourrait être la première étape d’une évolution vitale pour la zone euro qu’on espère depuis des décennies.