Mercredi 30 mai

Le navire Européen fuit de toutes parts. Grèce, Espagne, Portugal. Chaque jour apporte son lot de nouvelles désastreuses. Et pourtant, pas de sommet d'urgence, pas de déclaration commune franco allemande, plus de sentiment de gouvernance européenne. La France a braqué l'Allemagne lors du dernier sommet, l'Allemagne se tait. Et attend qu'on vienne la supplier d'intervenir.

Grèce, Espagne, Portugal, la zone euro est sous pression sur plusieurs fronts

Et j’avoue qu’il y a un élément majeur qui me surprend : l’assourdissant silence des responsables européens. La Grèce a un pied en dehors de la zone euro, l’Espagne va devoir demander officiellement l’aide de l’Europe, le Portugal commence à se demander si il n’a pas besoin de restructurer sa dette, et c’est le silence. Silence d’Angela Merkel, silence de Mario Draghi. Pas de sommet d’urgence, pas de sommet de la dernière chance. Comme si le dernier sommet européen qui a mis en lumière la fracture entre la France et l’Allemagne avait provoqué une paralysie de la gouvernance économique européenne, comme si, à nouveau, il n’y avait plus de pilote dans l’avion. L’Allemagne s’est sentie agressée, notamment par l’évocation des eurobonds, et elle donne l’impression d’abandonner la zone euro à son sort.

Qu’est ce qu’un nouveau sommet européen d’urgence pourrait changer ?

Les investisseurs internationaux ont le sentiment que le navire européen prend l’eau de tous les côtés, mais qu’il n’y a plus vraiment de volonté de consensus. On se rend compte à quel point les débats métaphysiques sur les initiatives de croissance étaient complètement décalés. Et à quel point braquer l’Allemagne était une attitude dangereuse. L’Allemagne se tait. Laisse l’Europe du Sud s’enfoncer. Et attend qu’on vienne la supplier d’agir, ou au moins de s’exprimer, pour montrer qu’elle tient encore à défendre la zone euro et l’euro. L’heure a rarement été aussi grave pour la zone euro et pourtant personne ne donne l’impression de vouloir la sauver.

A ce stade des déclarations ne sont plus suffisantes

Mais elles pourraient au moins rassurer sur le fait qu’on ne travaille pas uniquement sur les scénarios de sortie de la Grèce et sur des scénarios d’éclatement de la zone euro. Il serait important que les investisseurs internationaux et même européens aient le sentiment qu’on travaille aussi sur des scénarios de sauvetage de la zone euro. Il va falloir agir vite et il va falloir agir ensemble, main dans la main, pour sortir de cette impasse. Mais pour l’instant les deux seuls acteurs qui peuvent vraiment agir, la Banque Centrale Européenne et l’Allemagne sont murés dans un silence dangereux. Ils veulent des gages, encore, de la volonté des pays européens en difficulté de continuer sur la voie de l’austérité, mais surtout des réformes structurelles. La France a fait de belles déclarations sur la croissance et sur les eurobonds, elle a même émis des réserves sur la candidature de Wolfgang Schauble à la tête de l’Eurogroupe ? Bien joué…qu’a-t-elle à proposer aujourd’hui pour rétablir le contact avec l’Allemagne?

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