Il a fait hier un grand pas pour l'Europe mais pas encore un grand pas pour l'humanité. Il a donné un espoir de remède, au moins momentané pour la crise financière européenne et c'est déjà une étape extrêmement importante. Cela va permettre peut être maintenant de se concentrer sur la crise économique. Si Mario Draghi n'a pas encore sauvé l'Europe, il lui a donné un vrai coup de main.
Est-ce que Mario Draghi a sauvé l’Europe ?
Procédons étape par étape. Il a déjà sauvé notre été. C’est pas mal. On devait avoir un été meurtrier, on a eu un rallye boursier en attendant ce nouveau messie. Il a aussi sauvé la semaine de la rentrée des classes et ça pour les investisseurs qui ont des enfants, c’est vraiment un grand plus. Pour sauver l’Europe, il va falloir un peu plus que ce qu’il a annoncé hier mais ce que je constate ce matin c’est que l’euro existe encore, qu’il vaut plus que lors de son introduction, qu’il vaut très exactement au centime près deux fois le niveau le plus bas qu’il avait atteint et que la majorité des bourses européennes sont largement en vert sur l’année.
Est-ce qu’on gagne du temps ou est ce qu’on voit le bout du tunnel
On avance. Entre Mario Draghi et Angela Merkel on a un maintenant une vraie gouvernance économique de l’Europe. Avec la BCE on a pour quelques mois une protection contre la hausse des taux des pays en difficulté et en particulier l’Espagne. On a également des pays comme l’Italie qui prennent toutes les mesures pour tenter de s’en sortir. Et on a même avec le projet de contrôle des banques européennes par la BCE un début de solution pour la crise bancaire. En fait, on a colmaté de façon assez solide la brèche du coté de la crise financière et bancaire européenne. Il nous reste un problème majeur : la crise économique.
C'est-à-dire la croissance. Sans croissance, tout cela ne permettra que de gagner du temps
Il faut maintenant de la croissance. Elle peut venir de deux sources. De l’extérieur ou de l’intérieur. De l’extérieur avec une reprise enfin aux Etats-Unis ou une relance massive en Chine, de l’intérieur avec une reprise de la confiance des ménages et une hausse de la consommation par une baisse de l’épargne de précaution. Mario Draghi a fait un grand pas pour l’Europe, mais ce n’est pas encore un grand pas pour l’humanité.
