Lundi 04 juin

Logica va être sous la coupe de CGI Group. C'est donc un canadien qui relance les opérations de concentration dans le secteur des services informatiques, le pari était risqué. On s'attendait plus à ce que ce soit un indien comme Infosys qui donne un grand coup de pied dans la fourmilière d'un marché qui est complètement atone actuellement.

C'est donc le montréalais CGI Group qui a annoncé jeudi, le lancement d'une offre publique d'achat amicale sur la SSII anglo-néerlandaise Logica de 1,7 milliard de livres (2,1 milliards d'euros). Les actionnaires de Logica recevront 105 pence par action en numéraire, soit une prime de 60% par rapport au cours de clôture de mercredi. Une cible qui n'a pas été choisie au hasard. Le canadien, qui est l'un des principaux acteurs des technologies de l'information d'Amérique du Nord, est peu présent en dehors de cette zone. Alors, en phagocytant Logica, CGI Group a une porte d'entrée de choix sur l'Europe.

Pour rappel, Logica est issu du mariage entre la société britannique éponyme et le néerlandais CMG. Puis la nouvelle entité a absorbé le français Unilog fin 2005. Ces diverses acquisitions ont permis à l'anglo-néerlandais de placer ses pions un peu partout en Europe avec comme principal marché...la France suivie du Royaume-Uni, l'Allemagne, le Benelux mais aussi les pays nordiques.

Mais le Vieux Continent est confronté à un net ralentissement de son économie sur fond de crise des dettes souveraines. Un contexte particulièrement morose qui n'a pas facilité les affaires de Logica. En décembre dernier, le couperet tombe, la SSII européenne est contrainte de tailler dans le vif : 1 300 emplois seront supprimés. Mais le malheur des uns fait le bonheur des autres, CGI Group a profité de cette faille pour partir à l'assaut d'un Logica complètement affaibli.

Fair-play, la société avalée a expliqué que son rachat par CGI s'inscrivait dans le cadre de la consolidation à l'oeuvre à l'échelle mondiale dans le secteur des services informatiques. Les opérations de fusions-acquisitions sont en soi monnaie courante et ne font que suivre, logiquement, la conjoncture du secteur. Un secteur qui est particulièrement touché en cas de panne de l'économie mondiale.

Et en France alors ? L'année 2012 va-t-elle être marquée par une vague de fusions-acquisitions au sein du secteur des services informatiques ? Possible selon Xerfi, le spécialiste des études économiques sectorielles. Selon lui, les OPA dans le secteur des SSII seront légion en France. Première raison invoquée par le bureau d'études, les SSII hexagonales sont reconnues par « leur qualité et leur professionnalisme », il n'en faut pas moins pour aiguiser l'appétit de prédateurs venus d'Inde ou des Etats-Unis. D'autant plus qu'ils ont les moyens de leurs ambitions. D'après Xerfi, les huit premiers acteurs américains disposaient d'une trésorerie brute cumulée de plus de 275 milliards de dollars au 30 juin 2011. Facile avec un matelas financier confortable d'avaler d'une bouchée les Cap Gemini (4,2 milliards de capitalisation) ou les Atos (3,95 milliards d'euros)... En parlant de bourse, les valorisations des SSII sont à la casse depui s la crise de 2008. Aussi, et on y pense pas forcement, surtout quant on pas initié, l'âge du capitaine peut participer à une accélération des mouvements de consolidation. Dans la majorité des SSII, le capitaine en service est souvent le fondateur de l'entité dont il est le maître à bord. Sopra en tête, avec son PDG Pierre Pasquier qui a 77 printemps au compteur. Dans ces conditions, la SSII française peut en effet attirer les convoitises de prédateurs en faim d'emplettes...

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