Lundi 04 juin

Le rapprochement Poweo/Direct Energie touche à sa fin… Les conseils d'administration des deux opérateurs alternatifs d’énergie, réunis respectivement les 31 mai et 1er juin 2012, ont approuvé les modalités de la fusion et autorisé la signature du projet de traité de fusion.

Pour mémoire, le 22 mars dernier, Poweo avait officialisé ses noces avec son homologue Direct Energie. « La fusion donnerait naissance au premier opérateur alternatif multi-énergie à taille critique en France avec plus d'un million de clients résidentiels et professionnels, livrant chaque année environ 10 TWh d'électricité et de gaz naturel » expliquent les deux futurs partenaires.

La fusion-absorption est soumise à la réalisation de plusieurs conditions suspensives visées dans le projet de traité de fusion, notamment à l`approbation de l`opération par les assemblées générales extraordinaires des actionnaires de Poweo et Direct Energie qui se réuniront le 11 juillet prochain.

Les futurs mariés signalent également que leurs actionnaires -Ecofin et Luxempart pour Poweo, François Premier Energie, Impala et EBM Trirhena pour Direct Energie- avaient donné leur consentement à cette union. Désormais, l`Autorité des marchés financiers doit donner une à ces groupes une dérogation à l`obligation de déposer une offre publique, puisqu’à l’issue de la fusion, ils franchiront ensemble de concert le seuil de 50% du capital et des droits de vote de Poweo. La parité de fusion définitive serait donc de 1 216 actions Poweo pour 13 actions Direct Energie.

A l'issue de la fusion, la cotation de la nouvelle entité sur Alternext serait maintenue. Un transfert sur Euronext à moyen terme serait envisagé.

Ce projet de mariage ne date pas d’hier. En avril 2011, Poweo songeait de plus en plus à un rapprochement pour diminuer les coûts. « Avec Direct Energie, nous passerions de 400.000 points de livraison à un million, ce qui permettrait de réaliser d'importantes économies d'échelle. Mais il y a d'autres opérateurs et nous étudions toutes les possibilités », avait indiqué Loïc Capéran, le directeur général de Poweo au journal ‘Les Echos’. Un mariage de raison donc pour l'opérateur alternatif d’énergie, impuissant devant l’opérateur historique EDF. Un remake de David contre Goliath en quelque sorte dont Poweo n’a pas pu sortir victorieux de ce combat. A 42 euros le prix de rachat de l'électricité nucléaire d'EDF, la marge brute que Poweo devait dégager était insuffisante pour justifier son activité globale. D’autant plus que la situation financière de Poweo ne lui permet plus de lutter Ad Vitam Aeternam contre EDF.

Au premier trimestre 2012, Poweo, a vu son volume d’affaires décroître de plus de 30% à près de 138 millions d’euros… Un mauvais début d’année qui reflète la réduction volontaire de l'activité auprès des grands comptes et opérateurs de réseaux dans l’optique de réduire le besoin en fonds de roulement. Et cette baisse de l’activité vient après des chiffres annuels 2011 dégradés. Poweo avait publié en mars dernier une perte nette de 64,3 millions d'euros au titre de 2011, due aux mauvaises performances de ses actifs de production vendus au début du millésime en question. Même si Poweo a vu sa marge brute s'est améliorer, grâce à la mise en œuvre de la loi sur la nouvelle organisation du marché de l'électricité, elle n’a pas pu couvrir l'ensemble de ses coûts d'exploitation. Alors, pour renforcer son bilan il avait dû vendre début d'année 2011 les centrales électriques de Pont sur Sambre et celle de Toul à son ancien actionnaire de référence Verbund afin de dégager les ressources nécessaires à la continuité de son exploitation. Même avec ces mesures destinées à limiter la casse, Poweo se trouve dans une situation adverse. Et son cours de Bourse témoigne des mauvaises performances de l’opérateur alternatif d’énergie. Introduit en Bourse en février 2004, cette entrée sur les marchés financiers n’était déjà pas du goût de l’AMF qui avait refusé une première fois d’apposer son visa le même mois. Raisons invoquées par le gendarme boursier français : l’absence d'«historique» et de visibilité concernant le «plan de trésorerie» de Poweo alors que le courtier en électricité était déficitaire et créé il y a à peine deux ans. Mais Charles Beigbeder a décidé qu'il faisait peu de cas de la décision de l’AMF et se lança quand même en Bourse, en se passant de son visa. Le régulateur boursier avait aussitôt averti les actionnaires individuels qu’ils pouvaient acheter du Poweo, certes, mais «à leurs risques et périls». Sur le Marché Libre en février 2004 au cours de 12,41 euros, le titre avait touché un point haut de 55 euros au printemps 2007 avant d’amorcer sa descente progressive vers des niveaux qu’on connait actuellement… Bref, le parcours boursier de Poweo n’est guère flamboyant. Alors avec ce mariage avec Direct Energie, l'opérateur indépendant a préféré suivre l’adage suivant : « l’union fait la force » pour ne pas connaître un funeste dessein…

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