Mardi 19 juin

Grosse surprise ce matin ! Danone a littéralement pris le Marché de court en annonçant un avertissement sur ses marges 2012. Le géant de l’agroalimentaire, peu coutumier du fait doit se résoudre à réviser à la baisse son objectif de marge opérationnelle eu égard un contexte de consommation en dégradation rapide et significativement plus forte qu’attendue dans les pays d’Europe du Sud, et tout particulièrement en Espagne.

Un groupe bien exposé à l’Europe du Sud

Pour faire face à cette situation, le groupe de Franck Riboud a choisi de privilégier les volumes en soutenant ses marques et en renforçant « la compétitivité de ses produits ». A demi-mots, Danone indique baisser les prix de ses produits. Mais ces efforts ont été quelque peu annihilés par l'inflation du coût des matières premières, qui est finalement ressortie supérieure aux prévisions du groupe au début de l'année.

En conséquence, Danone précise qu'il anticipe désormais pour 2012 une baisse de 50 points de base à données comparables de sa marge opérationnelle, alors qu'il tablait auparavant sur une stabilité par rapport à 2011. Mais les prévisions de croissance du chiffre d’affaires restent inchangées, à 5% à 7% en données comparables. La bonne performance de l’ensemble des activités en Asie, Amériques, Afrique Moyen-Orient et la Communauté des Etats Indépendants permettant de compenser les pressions auxquelles est soumise l’Europe de l‘Ouest.

Aussi, Danone confirme son objectif d’un flux de trésorerie disponible à 2 milliards d’euros, le groupe expliquant continuer « à progresser notamment dans sa gestion du besoin en fonds de roulement ».

C’est que la société présidée par Frank Riboud, est en effet, le groupe agroalimentaire le plus exposé à la crise de la dette européenne dans la mesure où il réalise 40% de ses ventes en Europe, dont 7% en France et 11% en Espagne. Mais le groupe avait réussi à faire bonne figure sur la première partie de l’année, grâce au dynamisme des marchés émergents, Asie en tête. Le chiffre d'affaires du groupe de Franck Riboud a progressé de 7,6% à 5,117 milliards d'euros au premier trimestre. A données comparables, la croissance ressort à 6,9%, un taux supérieur aux attentes du marché qui tablait sur une progression de 5,8%.

Vers des produits plus sains

La société a profondément refondu son portefeuille de marques, l’orientant vers des produits plus sains. Danone a ainsi sorti les biscuits ou la bière de son périmètre au profit de l'eau minérale avec Evian et Volvic, des produits laitiers et de l'alimentation infantile. Concernant la dernière activité, Nestlé avait finalement perdu la bataille du rachat de ses activités de nutrition infantile de Pfizer. C’est le groupe suisse Nestlé qui a finalement remporté la mise, moyennant une grosse enveloppe de…. 11,85 milliards de dollars (8,99 milliards d'euros) en espèces. Danone a certes perdu le match, mais le Marché ne lui en avait pas tenu pas rigueur. Au contraire, il était plutôt rassuré, le chèque à débourser pour Danone était conséquent… C’est qu’à à la fin de l'exercice précédent, Danone affichait un endettement net de 6,6 milliards d’euros. Un achat qui n'aurait pas été raisonnable, sa situation financière le plaçait ainsi en position défavorable vis à vis du géant suisse qui bénéficie d'un bilan bien plus solide.

Alors, battu mais pas abattu, Danone a donc jeté son dévolu sur une nouvelle cible. Le groupe alimentaire français avait annoncé le lendemain souhaiter relever sa participation dans le japonais Yakult de 20% actuellement à 28%. Danone, gourmand, aurait aussi demandé à son partenaire japonais dans les boissons « probiotiques » à base de lait fermenté, de nommer un responsables du groupe français à un poste exécutif, selon des sources citées par l'agence de presse japonaise 'Kyodo' et le quotidien 'Nikkei'. Mais Yakult reste sur ses gardes après ce souhait de Danone de prendre du poids dans l’actionnariat du japonais. L'agence estime qu'en cas de désaccord, le groupe français pourrait lancer une OPA pour prendre jusqu'à 35% de Yakult. Un niveau qui ne serait pas lié au hasard, il permettrait au groupe français d’avoir une influence sur les décisions du conseil du nippon et de poser son veto le cas échéant.

Après cet avertissement, le titre Danone a annulé tout ses gains engrangés en début d'année. En se basant sur le cours de la veille, le titre affichait encore une progression de près de 8% alors que les investisseurs apprécient la solidité du modèle économique du numéro un mondial des produits laitiers frais et de l’eau en bouteille. Malgré cet épiphénomène, le groupe a réussi, son pari, celui de rétablir la confiance des investisseurs dans ce dossier. Et pourtant, cela était loin d’être acquis tant le parcours de l’action en Bourse était chaotique depuis la crise financière de 2008 / 2009… Le titre avait vu sa valeur être divisée par deux, passant de 63 euros en janvier 2008 à 32 euros en juin 2009. Finalement, le groupe tricolore arrive tant bien que mal à limiter la casse, en dépit d’un contexte économique dégradé en Europe grâce un périmètre d'activités qui est sans cesse en mouvement et à l’appui du dynamisme des pays émergents. A 16,5 fois les résultats anticipés sur l'année en cours, le dossier commence à être bien valorisé.

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