Vendredi 09 novembre

Si l’élection d’Obama n’a pas été saluée par le marché, c’est en partie parce que le président américain réelu va devoir tout de suite s’attaquer à une falaise fiscale qui inquiète les opérateurs, alors que la cohabitation entre les démocrates et les républicains rendent les mesures difficiles à prendre.

Le fiscal cliff est le terme récemment employé par le président de la Fed Ben Bernanke, pour désigner la coïncidence de plusieurs échéances fiscales qui doivent tous se produire à la fin de l'année, et sur lesquels les républicains et les démocrates vont devoir s’accorder.

La fin 2012 est tout d’abord l’arrivé à échéances des allègements fiscaux décidés par George W Bush. A partir de l’année prochaine, les taux d’imposition pourrait alors brutalement remonter, passant de 10 à 15% pour la tranche la plus basse et 35 à 39.6% pour la tranche supérieure. La taxation des revenus du capital devrait également remonter à 20% contre 15% aujourd’hui.

Autre réduction fiscale qui arrive à échéance le 31 décembre, les baisses de cotisations salariales décidées par Barack Obama afin de relancer la croissance économique, pour un montant total de 115 milliards. En même temps, de nouvelles taxes entrent en vigueur, pour financer la loi "Obamacare" de 2010 notamment.

Enfin, d’ici la fin de l’année, les élus doivent également s’entendre sur le relèvement du plafond de la dette de 16 400 dollars. Ce plafond sera vraisemblablement atteint d’ici la fin de l’année. En Août 2011, le congrès n’avait pas réussi à trouver un accord sur ce relèvement. Il avait cependant décidé que faute d’un véritable accord d’ici le 31 décembre 2012, un plan de réduction du déficit serait automatiquement appliqué, avec des coupes budgétaires de 1.200 milliards de dollars sur 8 ans.

Selon les projections, si toutes ces hausses de taxe et baisse des dépenses ont lieu en même temps, le gouvernement fédéral pourrait économiser environ 600 milliards de dollars à partir de l'année prochaine. Mais ce « choc fiscal » aurait un impact très néfaste pour la croissance. En moyenne, l'impôt des foyers américains pourrait ainsi augmenter de 1.600 dollars l'année prochaine, selon le Bipartisan Policy Center. Un vrai coup de massue sur la consommation américaine. Le FMI a averti que les Etats-Unis pourraient perdre quatre points de croissance. Soit une rechute dans la récession. D’autres, comme l’agence de notation Fitch, pointent le risque d’une remontée du chômage au-dessus de 10%.

Si Barack Obama souhaite limiter les hausses d’impôts et les baisses des dépenses, il risque néanmoins d’être confronté aux difficultés de trouver un accord entre la chambre des représentants républicaine, et le sénat démocrate, les deux chambres du Congrès. Si le président américain a prôné l’unité au Congrès, le chef de la majorité à la Chambre, John Boehner, a donné un aperçu des relations futures entre les deux branches du gouvernement après l'annonce de la victoire d'Obama, promettant de ne faire aucune concession. Il va pourtant bien falloir éviter le mur…

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