Lundi 03 décembre

Le secteur du tourisme est loin d'être insensible à la crise. Le comportement des consommateurs a en effet bien changé, inquiets pour leur pouvoir d'achat. Des craintes qui ont amené les ménages à privilégier les dépenses les plus essentielles au détriment des loisirs. Réservations à la dernière minute au mieux ou départs en vacances moins fréquents au pire, les sociétés du secteur doivent composer avec un contexte macroéconomique difficile.

C'est le cas de Pierre et Vacances. Le numéro un européen de la location de résidences de tourisme n'a pas brillé sur son quatrième trimestre de son exercice décalé 2011-2012. Le chiffre d'affaires s'est inscrit en repli de plus de 10% à 450 millions d'euros. Là que le bât blesse : c'est sur la fin d'année que le groupe réalise 32% de son chiffre d'affaires total... Ce qui est loin d'être neutre...Pour ne rien arranger, le résultat opérationnel courant du groupe est ainsi tombé dans le rouge sur l'ensemble de l'année à -5 millions d'euros. Sur le front boursier, le titre Pierre et Vacances est encore décoté par rapport à ses fonds propres alors que l'action n'arrive pas à décoller. Le groupe en Bourse peine à convaincre alors que sa rentabilité est en perte de vitesse et révise régulièrement ses objectifs à la baisse. Alors, il n'est pas surprenant que ces éléments aient une incidence sur le cours de Bourse. A 65 euros en mars 2011, l e dossier n'a cessé de perdre de la valeur jusqu'à toucher un plus bas de cinq ans à 10,82 euros début août. C'est donc un cours inférieur de 83% par rapport au mois de mars de l'année précédente et de plus de 10 fois si on compare avec son zénith de 10 ans à 118 euros atteint en juillet 2007. A 14 euros, la société est eu chère payée avec une Valeur d'entreprise/Chiffre d'affaires à 0,18x les estimés pour 2012 et un ratio de 4,93 fois le résultat opérationnel de 2012. La visibilité du dossier est encore trop floue alors qu'il faudra attendre la présentation des nouvelles mesures d'économies dont l'effet ne devrait pas être pleinement perceptible avant 2014.

A contrario, Club Méditerranée s'en tire légèrement mieux. Le troisième trimestre du groupe de villages-vacances s'est soldé par un chiffre d'affaires de 332 millions d'euros, en croissance de 2,7% portant à 1,115 millions d'euros, les ventes sur les neuf premiers mois de l'année. En outre, depuis le début de l'année, les réservations s'affichent elles aussi en hausse globale de 1,1%, dont 1,5% en Europe et en Afrique et 6,4% sur le marché américain. Le groupe souligne que son niveau de rentabilité sur l'ensemble de l'exercice 2012 dépendrait de « l'amplitude de la dégradation des marchés touristiques en Europe ». Malgré une envolée de 72% du résultat net, il n'en reste pas moins que les bénéfices dégagés restent faibles en comparaison au chiffre d'affaires et à la capitalisation du groupe. La valorisation du titre reste ainsi attractive avec un ratio « valeur entreprise/chiffre d'affaires » de 0,26 pour l'exercice en cours. Cette faible valorisation s'explique par la faible croissance de l'activité, mais l'entreprise anticipe une hausse de sa marge d'exploitation pour les années à venir pour atteindre 5% en 2014. Le groupe compte toutefois sur le segment haut de gamme pour contrebalancer en partie la faiblesse de l'Europe à court terme.

Pour Homair Vacances c'est un peu couci-couça. Le groupe qui commercialise des séjours touristiques en mobile-home et exploite des campings, a vu son chiffre d'affaires annuel progresser de 8% par rapport à l'exercice 2011, ce qui est supérieur au niveau annoncé à fin août (+6,5%), mais en-deçà de l'objectif communiqué en début d'année (croissance supérieure à 10%). La direction a prévenu qu'elle n'atteindra pas son objectif de croissance de l'Ebitda pour l'exercice qui vient tout juste de s'achever. Le titre de la société cotée sur Alternext parvient à contenir ses pertes à 1,9% depuis le début de l'année mais gagne tout de même plus de 45% et 31% sur trois et cinq ans.

Tandis que pour Trigano la tendance du moment est : après la pluie, vient... la pluie. La crise et les camping-cars ne font pas bon ménage à en croire les derniers résultats annuels du spécialiste des véhicules de loisir. C'est qu'ils ont jeté un froid après l'annonce de profits divisés par deux au cours de l'exercice achevé fin août. En plus de cette pâle copie rendue par Trigano, le groupe souhaite supprimer son dividende au titre de l'exercice 2012. Sur le terrain purement boursier, la baisse continue du titre s'explique en partie par la mauvaise conjoncture économique. Elle a été confirmée par la baisse des immatriculations des camping-cars... Sur les 14 euros au mois de mars, l'action n'a pas cessé de baisser pour s'inscrire sur ses plus bas annuels, à 8,1 euros, soit 35% en-dessous fin octobre. Depuis début 2011, le repli du dossier est encore plus important puisqu'il a perdu près de 70% de sa valeur, l'été 2011 qui avait été meurtrier sur l es marchés n'avait pas épargné Trigano. Du côté des fondamentaux, le niveau de valorisation reste très attractif. Le PER est très loin d'être extravagant à 11,3x les résultats anticipés pour 2013. Le ratio Valeur entreprise sur Chiffre d'affaires ressort à 0,22x. La faiblesse de ce ratio s'explique en partie par un taux de marge d'exploitation réduite à 3,5%...

Toutes les sociétés du secteur ont donc du mal a faire leur place... au soleil...

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