Jeudi 13 septembre

EADS dévisse ce matin à la Bourse de Paris, après avoir déjà perdu près de 6% la veille. Le marché voit d’un mauvais œil la future union surprise entre EADS et son comparable anglais BAE Systems. Si pour les opérateurs cette nouvelle sonne comme un coup de tonnerre pour les protagonistes, il en est tout autre. Le secret était bien gardé jusqu’à ce que Bloomberg n’ébruite le projet hier. Les deux spécialistes de l’aéronautique se seraient en effet rencontrés, il y a près de cinq mois.

Mais en juin dernier les tractations ont pris un nouveau tournant, plus sérieux cette fois ci. Cette nouvelle étape dans ce dossier coïncide avec l’arrivée de Tom Enders à la tête d’EADS. Puis, une étude de faisabilité de ce rapprochement aurait été commandée, présentée début juillet à 6 représentants de chaque entreprise à l'aéroport de London City. « La discussion a progressé avec des sandwichs si mauvais qu'ils se sont juré de ne plus s'y rencontrer », écrit l'agence de presse financière.

Quelques semaines après, une autre rencontre aurait été programmée au près du domicile de Tom Enders dans la banlieue de Munich les 14 et 15 juillet. Un endroit si propice aux tractations que les grandes lignes du projet ont été décidées, notamment les participations retenues dans la nouvelle entité. Elle sera détenue à hauteur de 60% pour EADS et 40% pour BAE Systems.

Si les deux groupes parvenaient à convoler en justes noces, Tom Enders et son équipe devrait réaliser la « vision 2020 » de Louis Gallois dont l’ambition principale est le rééquilibrage des activités civiles et militaires, dès 2012. La nouvelle entité réaliserait ainsi 53 % du chiffre d'affaires dans le civil et 47 % dans le militaire. En attendant, « tout accord sur un éventuel rapprochement devra être préalablement approuvé, entre autre, par le conseil d'administration d'EADS. Il n'y a aucune certitude quant à la réalisation de cette opération, et une communication sera faite en temps voulu », a précisé EADS dans un communiqué publié en fin mercredi en fin après-midi après les fuites dans la presse. Est-ce que cette révélation de ce projet au grand public ne fragilisera-t-elle pas la suite des négociations et donc ce mariage ?

En tout cas, ce nouveau groupe pourrait donner naissance à un géant mondial et non Européen. BAE Systems est très présent aux Etats-Unis, Grande-Bretagne, Australie, Inde tandis que EADS brille en Europe, au Moyen-Orient et en Asie. En outre, cette nouvelle entité pèserait plus d’une fois et demi le mastodonte américain Boeing. Certes, la création du premier groupe aéronautique-défense mondial permettrait un équilibre des activités civiles et militaires (46% contre 24% du CA) et lisserait la génération de cash. Mais les analystes sont sceptiques quant la complexité de l'organisation des barrières de synergies et l'ampleur des coupes budgétaires. La plupart des bureaux d’études étaient acheteurs d’EADS mais changent leur fusil d’épaule eu égard aux nombreux facteurs de risques inhérents à cette fusion. Citigroup, Deutsche Bank ou Oddo, ont dégradé leur opinion d’ « achat » à « conserver » ou « neutre » après l'annonce.

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